Sanstitrepourl'instantmaisc'estpasgrave [PV Sunny ♥]

Le soleil se levait à peine ; il n'était pas plus de 7 heures. Le ciel encore foncé se teintait des tons de rose que projetaient le soleil. 
Blaise était assis sur une fenêtre de l'étage. Une grange désaffectée, avec des ouvertures sans carreaux, et cette ancienne porte qui était celle du grenier et qui dorénavant donnait sur le vide. C'était là que Blaise était assis, balançant distraitement ses jambes dans l'air. Lui se tenait à droite de la porte. à gauche, il y avait une jeune fille aux longs cheveux chatains, qui regardait l'horizon ; c'était Kyle. Elle parlait, mais n'obtenait jamais de réponse, comme elle en avait l'habitude. Cependant, étant donné qu'elle avait passé la nuit à cet endroit, à parler seule, elle commençait à en avoir assez. En parlant, elle s'endormit et bascula en avant, dans le vide. Blaise la regarda un instant, sans rien faire, jusqu'à ce qu'au sol, d'immenses ronces argentées l'attrapèrent au vol. Pas d'épines sur la partie qui avait rattrapé la jeune femme, et qui la hissait dorénavant à côté du jeune homme, mais pas trop près du bord. Belze avait repris le contrôle à temps. Il leva les yeux au ciel, et murmura : " Mais quelle petite idiote..."
Après quoi il retira sa veste en cuir et la mit sur Kyle, en soupirant. Il n'avait plus sur lui que son t-shirt noir, qui n'était pas suffisant dans les courants d'air. Et dire que c'était à cause d'elle qu'il était là... Elle avait prévu la veille au soir de partir, parce qu'elle n'avait pas envie qu'Ares l'étudie cette nuit, elle avait envie d'être tranquille. Seulement, la sachant proche de lui, il ne pouvait pas la laisser partir seule, il était donc venu.

La veille au soir, Gaïa avait débarqué dans l'hotel de Tlaloc en pleurs. Aura lui avait encore remonté les bretelles au sujet de Blaise. Le ton était rapidement monté, les mots avaient dépassé la pensée du fantôme et elles en étaient venues aux insultes. Au final, Gaïa s'était réfugiée chez Tlaloc, qui l'avait accuellie à bras ouverts.

Ils avaient passé toute la nuit dehors, à parler. Au final, quand le matin arriva, ils furent tous les deux surpris ; le temps s'était écoulé à toute allure. Le principal sujet restait Blaise, parce que Gaïa était persuadée qu'il n'était pas aussi fermé qu'il le montrait ; elle l'aimait bien qui plus est. Tlaloc n'avait même pas cherché à contredire la jeune femme, il était inutile d'essayer de lui faire entendre raison, car cette nuit plus que d'habitude, elle campait sur ses positions. Ils finirent tous les deux par ses poser sur une barrière, en face de la vieille grange, histoire de manger un morceau. Alors que Tlaloc fouillait dans son sac à dos, Gaïa reconnut les ronces argentées que Belze semait un peu partout. Son regard se releva lentement, et elle s'arrêta sur le jeune homme et la jeune fille qu'elle ne connaissait pas. Sans dire un mot, elle tapota l'épaule de Tlaloc qui la regarda avant de suivre son regard. Il stoppa net toute activité et lâcha :

" C'est une blague ? "

Gaïa, elle, éclata de rire. A force, elle ne savait même plus comment réagir quand elle croisait la route du jeune homme.

Belze eut exactement la même réaction que Gaïa. Lui non plus ne savait plus comment réagir. Ce rire réveilla Kyle, qui écarquilla les yeux en voyant les deux jeunes gens au loin. Elle ne s'attendait pas à ça non plus ; et Tlaloc ne l'appréciait pas tellement. Le dernier regard froid qu'il lui avait lancé lui en disait long. Elle ferma les yeux et les rouvrit, pour vérifier que ce n'était pas une illusion. 
Malgré la présence de Tlaloc, Belze ne pouvait cacher que la présence de la jeune femme lui faisait plaisir. Il avait beaucoup de sympathie pour elle, malgré tout, et s'il n'avait pas eu aussi peur de se faire des amis, il aurait tout fait pour qu'elle l'apprécie aussi.

Tlaloc croisa les bras sur son torse, avec un air mécontent. Déjà, il avait remarqué que c'était bien Belze qui était perché là-bas, et ensuite, que le jeune fille à ses côtés n'était personne d'autre que Kyle. Alors qu'il réfléchissait à un moyen de s'échapper, Gaïa avait déjà disparu et était en train de se diriger vers la grange, tandis qu'une échelle de lianes se formait. Elle avait bien l'intention de les rejoindre. Elle savait aussi que Tlaloc n'était pas de cet avis, mais elle ne comptait pas l'écouter, du moins, pas plus que d'habitude.
Lorsqu'elle fut arrivée à la fenêtre libre, où ils n'étaient pas assis, elle s'y installa et demanda en tournant la tête vers Belze :

" Tu trouves pas qu'on se croise souvent en ce moment ? "

Tlaloc observait la scène, dépité, depuis le sol. Il était hors de question qu'il grimpe là haut ; il avait le vertige.