Cours particulier /Pv Satoko/

Isaac regarda Gaëlle dans les yeux :

- Parce que c'est un endroit trop petit. Elle est claustrophobe.

Satoko les regardait d'en bas, en souriant. Les laisser tous les deux ne la dérangeait pas.

" Oh, d'accord. "

Elle esquissa un sourire puis continua à monter les marches, sur la pointe des pieds pour ne pas risquer d'en casser une. Elle laissait sa main effleurer les pierres tout en continuant à avancer. Au bout d'un moment, elle vit une porte qu'elle poussa. C'était comme une cabine, avec pleins de machines.

Isaac regarda les machines avec émerveillement :

- J'adore les machines anciennes .... C'est tellement éternel.

Il effleura du bout des doigts les machines poussiéreuses et rouillés.

Elle s'agenouilla, pour mieux voir comment ça marchait, frottant son front, comme si elle était en pleine réflexion :
" J'aime beaucoup aussi. "

- J'en ai manœuvré une fois .... C'est super dur en plus.

Il chassa la poussière d'un geste sec de la main.

" Ah bon."
Elle se tut, le seul bruit qu'il y avait c'etait le bruit des bottes cavalieres de la jeune femme qui claquaient contre le vieux plancher. Elle s'arreta devant une espece de meule, soufflant sur la poussiere qui l'enveloppait :
"C'est crasseux."

- Non, c'est poussiéreux et rouillé, mais pas crasseux.

Il lui sourit en regardant les machines.

- Je crois que ça ne marche plus par contre ....

" Je crois aussi. "
Elle poussa une seconde piece. C'etait une sorte de chambre, avec un lit, une petitr table, une chaise et un amas d'os. Elle regarda les os avec de grands yeux puis toucha a quelques bibelots anciens sur la table.

Isaac regarda le tas d'os. Il en saisit un, le plus grand, avant de le reposer. C'était des os d'humains. Il détailla la chambre avec des yeux de curieux.

- C'est bizarre ...

" Oui, en effet. "
La chambre était bien plus poussiereuse que les machines, elle regarda la table : il y avait une pile d'assiettes, une cruche, un cadre photo, des couverts et un genre de chiffon. Elle prit le tissu et le deplia : C'etait une robe rongée par les mites. Elle se contenta de reposer la robe et regarda Isaac.

- Tu penses que ça a quel âge ?

Il frôla la table et regarda les traces de doigts qu'il avait laissé dans la poussière.

" Je sais pas. Mais c'est vieux. "
Elle regarda le tas d'os et ouvrit un tiroir. Elle fit un bond immense vers Isaac : " Y'a un crane, la dedans. "

- Ah, ouais ... Bah, de toute façon, des os sans crâne, c'est bizarre. Le truc étrange, c'est qui l'a mis là ....

Il la regarda. Lui n'était pas horrifié, il en avait vu tellement que ça ne lui faisait plus rien.

Elle n'etait pas horrifiée, elle ne s'attendait juste pas a trouver ca dans un tiroir. Elle regarda longuement les deux orbites vides avant de declarer :
" Il aurait pu la mettre ailleurs. "

- C'est vrai. Il doit être drôlement frappé.

Il regarda le tas d'os. ça lui faisait peur à lui même, mais il pouvait tous les identifier sans le moindre erreur.

Elle ouvrit les rideaux qui partaient en lambeaux, faisant entrer un peu de lumière. Elle remarqua alors le papier peint fleuri a moitié moisi qui ornait les murs et les centaines des toiles d'araignèes un peu partout.
" Je pensais pas qu'il y avait ce genre de chose ici."

- Je pensais pas non plus ....

Isaac toucha le mur qui s’effritait à moitié sous ses doigts.

- Je me demande quel genre de fille vivait ici ....

Gaelle haussa les epaules et ouvrit un autre tiroir qui laissa apparaitre des vêtements. Elle sortit une robe longue, cousue avec un tablier :
"Apparemment, elle n'etait pas tres riche. "

- En même temps, vivre aussi reculé .... Les gens riches ne font pas ça.

Il regarda le robe, en se demandant ce que cette fille faisait lorsqu'elle vivait là.

Elle replia la robe et la rangea soigneusement. Par moment, elle avait l'impression qu'il se moquait un peu d'elle, mais elle ne dit rien, continuant à ouvrir les tiroirs qui se présentaient a elle.

Il vit que sa tête avait changé, il la regarda :

- Quelque chose ne va pas, miss ?

Il regarda le tiroir pour vérifier que ce n'était rien dans celui-ci, mais il n'y avait qu'une vieille bible toute usée.

" Si. Ca va. Tu viens, on redescent ? "
Elle prit la main d'Isaac et referma soigneusement la porte. Elle ne se vexait pas facilement et pardonnait très vite, c'est pourquoi elle ne jugea pas utile de lui reprocher quelque chose.

- D'accord miss.

Il la suivit sans broncher en se demandant toujours ce qui lui arrivait.

La jeune femme regarda une dernière fois la pièce pleine de machines et tourna la tête vers Isaac en souriant :
" Et toi ? Ça va ? "
Elle descendit les marches qui craquaient toujours autant, ne lâchant pas la main du jeune homme.

- Bien sûr que ça va !

Il la suivit en souriant un peu plus, le sourire de la jeune femme l'avait rassuré. Une marche céda sous son poids mais il arriva à la marche d'en dessous avant de se coincer le pied.

La main de Gaëlle se crispa sur la vieille rambarde. Se retournant vivement, et manquant de tomber, elle serra un peu plus la main du jeune homme, l'air inquiet :

" Tu t'es pas fait mal, chouchou ? "

Elle le regarda dans les yeux, fronçant légèrement les sourcils.

- Non, ne t'inquiètes pas miss, je suis solide !

Il rit avant de se retourner pour voir la marche, en se demandant qu'est ce qui l'avait fait céder elle et pas une autre. Puis il se remit à descendre le vieil escalier.

" Ouais, mais moi j'ai le cœur fragile, alors fais attention. "

Elle sourit légèrement et se retourna pour regarder devant elle. Elle faisait encore plus attention qu'avant, car elle, elle n'avait pas les même réflexes qu'Isaac et si une planche cédait, elle se prendrait automatiquement le pied dedans avant d'avoir eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait.

- D'accord miss !

Il sourit et lui tint un peu plus fermement la main, au cas où et pour qu'elle ne tombe pas. Il regarda les marches et en fit céder une autre, cette fois il se ratrappa de peu sur la rembarde juste avant de tomber et dévaler les escaliers.

Comme elle tenait sa main, elle dévala les escaliers en courant, manquant de lui tomber dessus. Appeurée, elle ne lâcha pas la main du jeune homme et lui caressa les cheveux :
" Tu...vas bien ? "
Elle se mordilla la lèvre ne sachant pas quoi faire.

Isaac lui sourit.

- Oui, ne t'inquiètes pas ....

Il la porta et la reposa sur le sol, en bas des quatre marches qui l'en séparait encore.

" Tu te fous de ma gueule ? T'as vu ce que tu viens de dévaler ? "

Elle refit le parcours du regard et le serra dans ses bras. Manquerait plus qu'il se fracasse le crâne et elle ferait une crise cardiaque.

- C'est rien tu sais ! J'ai déjà vu pire.

Il rit. Effectivement, des chûtes, il en avait fait de toutes sortes, et des bien pires. Et le bois de l'escaliers était tellement vieux qu'il était presque déformable, donc ça faisait beaucoup moins mal.

- J'aurais juste quelques bleus.

Elle lui tapa l'épaule :
" Mais ris pas ! J'ai faillit faire une attaque, crétin ! "
Elle croisa les bras et lui tourna le dos, regarda les marches méchamment, comme si elle leur en voulait.

Il grimaça légèrement quand elle le tapa. Il n'avait rien de cassé, mais il avait mal un peu partout :

- D'accord, je ne ris plus ~

Il la regarda avec un sourire amusé lorsqu'elle se tourna.

Toujours le dos tourné, elle ajouta :
" Souris pas non plus. Je te connais. "
Elle continua à fixer les marches, avant ce même air mécontent sur le visage. Son cœur battait encore la chamade.