Cours particulier /Pv Satoko/

- Bon ... Si tu le dis, miss.

Il se résigna. Elle ne voulait pas lui dire, il n'allait pas la forcer. Pourtant, il aurait aimé savoir pourquoi cet air mélancolique ne quittait que rarement son visage.

La jeune femme sourit puis se leva, elle prit la main d'Isaac, la mit sur celle de Satoko et tourna la tete vers le jeune homme :
" Je reviens. "
Elle trottrina jusqu'a sa sacoche, prit son carnet a dessin et retourna dans le moulin.

Isaac la regarda faire, un petit sourire aux lèvres. Il ne savait pas bien ce qu'elle voulait dessiner, mais ce serait sûrement très beau. Il roula un peu pour avoir plus de place et mit ses mains derrière sa tête en regardant le ciel.

La jeune femme monta les escaliers, se faisant légère. Elle passa devant la petite fenêtre et poussa la porte de la salle des machines. Elle entra, traversa la piece et alla dans la chambre de la dèfunte. Elle s'assit en tailleur sur le vieux parquet pourri et murmura :
" A nous deux. "

Pendant ce temps, Isaac s'amusait comme il pouvait. Il avait cru voir un squelette dans les nuages et comme Gaëlle n'était pas là pour avoir peur, il décida de dénommer chaque os du corps.

- Péroné .... Tibia ....

Il continua comme ça un petit bout de temps, jusqu'à ce qu'ils soient tous nommés.

La jeune femme elle aussi faisait face à un squelette, mais en.vrai, en plus. Elle regarda la chambre, fouillant mieux :
" Aller, c'est quoi ton secret ? "
Elle finit par se poser sur le rebord de la fenêtre, reprenant son carnet.

Isaac se leva et marcha un peu, jusqu'en bas du moulin, passant sa main sur les briques. Il s'ennuyait, il ne savait pas quoi faire et il ne savait pas bien où était Gaëlle.

La jeune femme se leva et marcha dans la pièce, le sol craquait à chacun de ses pas, et elle, elle chantonnait pour se tenir compagnie. Et puis l'endroit lui fichait un peu la trouille, mais elle avait peur de passer pour une chochotte en demandant à Isaac de l'accompagner. Elle regarda chacune des machines, avec le plus grand intérêt, comme si il s'agissait d’œuvres d'art.

Isaac avait envie de monter, mais il ne voulait pas paraître collant. Après quelques instants d'hésitation, il s'éloigna un peu du moulin et s'assit en tailleur par terre, en sortant une feuille de papier de sa poche et commença à écrire avec un crayon à papier en tournant la feuille sans cesse.

La jeune femme redescend, ça lui fiches vraiment trop la trouille la dedans. C'est plus sympa quand Isaac est avec elle, tout de même. Gaëlle passe la porte du moulin et respire l'air chaud de l’extérieur, elle aperçoit Isaac et sourit :

" Qu'est ce que tu fais chouchou ? "

Elle s'assoit à côté de lui en souriant.

Isaac lui sourit et lui tendit la feuille. C'était un calligramme en forme de moulin formé avec des mots russes. Il était très doué en calligrammes, ça l'amusait quand il n'avait rien à faire. Par contre, il refusait très strictement de traduire son écriture fine de lettres russes en français, il détestait ça.

- Je faisais un calligramme.

La jeune femme prit la feuille, regarda les mots sans rien comprendre puis lui rendit son jeu en souriant :
" D'accord.... Et bah moi, je rentrerai plus jamais la dedans toute seule, c'est flippant. "
Elle sourit et posa son carnet à dessin à côté d'elle.

- Ah bon ? Pourtant c'est joli.

Il inscrivit des mots moins marqués dans les espaces blancs, ce qui formait des nuages au dessus de son moulin. Il sourit avant de regarder Gaëlle.

- Tu as dessiné quelque chose ?

" Certes, mais il y a un truc qui se dégage, et ça me file des frissons. "

Elle lui montra son bras : elle avait la chaire de poule. Elle tapota son carnet et hocha la tête négativement :

"Oui, mais c'est très moche. "

- Ah, je vois.

Il frotta les bras de la jeune fille, pour la réchauffer un peu. Il sourit en regardant le carnet.

- Tu me montres quand même ?

Elle sourit à Isaac et prend son carnet. Après quelques secondes d'hésitation, elle le lui tend :

" Tiens. "

En vérité, c'était loin d'être moche, elle avait représenté toute la chambre, jusqu'aux vieux rideaux pourri et au papier peint à fleur qui se dépiautait.

il regarda le dessin un moment.

- C'est super realiste....

Il en étaitimpressionne. Chaque detail était très fidèle à la éalité.

" Bof. "

Elle mit ses doigts près de sa bouche et regarda son dessin. Elle n'était pas vraiment fière de ce qu'elle avait fait. Elle sourit à Isaac.

- Regarde ... On voit même le motif de la tapisserie.

Il suivit les petits détails du mûr du doigt, avec toujours ce même regard admiratif.

Elle sourit :
" Elles sont faciles à faire les fleurs, regarde. "
Elle sortit son crayon de ses cheveux, le mit dans la main d'Isaac et prit sa main comme on prends la main d'un enfant qui apprend à écrire et reproduit la fleur en quelques secondes.

Isaac rit :

- Oui quand c'est toi, c'est vrai !

Il savait que s'il essayait de dessiner lui même, il n'y aurait que des lettres qui se formeraient. Il connaissait tellement d'écritures différentes qu'il ne pouvait plus dessiner.

" C'est juste un coup de main."

Elle sourit largement et continua a.fixer sa feuille. Elle lacha la main d'Isaac et regarda Satoko avec un sourire tendre.

- C'est vrai ... Mais quand même, tu es très douée et moi pas ~

Enfin, lui était plus doué pour écrire, mais il y a certaines fois où lui même ne comprenait pas ce qu'il avait marqué.

" Ca, ça s'apprend. Si je n'aurais jamais dessiné, je n'aurais jamais été douée."

De toute façon, la jeune femme était trop humble pour avouer le fait qu'elle soit douée ou non. Et puis, elle s'en fichait, c'était juste pour son plaisir.

Isaac continua à regarder le dessin de Gaëlle. Même en le regardant longtemps, son regard ne changeait pas.

- Tu aurais pu aller aux beaux arts ...

Gaëlle pencha la têt sur le côté. Les beaux Arts ? Elle y avait pensé, mais bon, seuls les fils et les filles à papa pouvaient y rentrer, elle, ce n'était pas avec le petit salaire de dessinatrice de livre pour enfant qu'elle allait pouvoir faire de grande études dans le dessin. Elle se contenta d'afficher un sourire doux :

" Pas assez de moyens. "

- Il faut en trouver. Si tu faisais des peintures, ça marcherait ...

Il baissa un peu la tête. Il avait peur de l'avoir embarrassée ou rendue triste en lui parlant de ça.

" Je n'ai jamais peind. Il faudrait que j'essaye. Tu viendras en ville avec moi pour choisir mes toiles ? "
Ca ne l'embaraissait pas du tout, ca lui faisait plaisir qu'il lui trouve des solutions. Et quant a leur sortie, elle ne voyait que lui avec qui y aller, c'etait la seule personne en qui elle avait confiance quand elle lui parlait.

- Oui, ça me ferait plaisir. Si tu veux, je dois en avoir quelques unes avec des pinceaux ~

Il en avait de ses anciennes vies. De très vieilles, et de très bonne qualité surtout. Des pinceaux de bonne qualité au lieu du plastique des magasins, et des toiles faites à la ain. Il adorait les vieux trucs, c'était mieux fait.

" Tu me les donnerai ? "

La jeune femme rosit légèrement. Elle finit par lui sourire et s'asseya en face de lui en jouant avec la lanière de ses bottes en cuir.

- Bien sûr, tu es mon amie !

Isaac lui sourit. Il n'était pas avare, et tout ce qu'il avait chiné au cours de ses vies, il le donnait sans compter aux gens qu'il appréciait.

Elle rougit et sourit. Puis elle s'avanca vers lui pour lui déposait un baiser sur la joue, chuchotant un " merci " si inaudible qu'elle se demandait si il l'avait entendu.

- Tu me diras ça si ça te convient seulement.

Il lui sourit en caressant ses cheveux. Il adorait faire plaisir aux autres, et il avait l'impression qu'elle était contente.

La jeune femme hocha vivement la tête. Elle pensait qu'il était un peu fou de lui donner quelque chose d'aussi cher. Elle, elle ne lui avait offert qu'un peuvre dessin ridicule, alors bon, y'avait de quoi culpabiliser après ça.

Il la regarda dans les yeux, un sourire involontairement adorable aux lèvres. Le dessin lui avait fait vraiment plaisir, bien plus que quelque chose de cher.
Il ne voyait pas pourquoi il ne lui donnerait pas les toiles, lui ne s'en servait pas.

La jeune femme sourit puis se releva vivement, elle avait retrouvé sa pêche :

" Tu veux que je te montres quelque chose de fun ? "

Elle attrapa le cheval du jeune homme par les rênes et l'ammena plus près d'eux.