Baignade sans sel ~ [Pv Sunny ♥ ] [AHAH - terminé]

Gaëlle lacha un petit soupir. Bon, elle n'était pas tombée sur un paresseux bordélique amoureux de la saleté et des toiles d'araignées. C'était ue bonne chose. Elle hocha la tête et demanda ensuite :

"Tu sais cuisiner ? "

A vrai dire, la réponse lui importait peu. Elle, elle aimait cuisiner, lui, il n'avait pas l'air demanger beaucoup. Elle glissa sa main dans celle du jeune homme et se dirigea vers la caisse.

Annelyse aquiesca. Elle aimait les initiatives de Durendal. Elle lui sourit  soulagée et s'adossa contre le mur :

"D'accord."

Kronos réfléchit. Il avait été chef une fois, à l'époque où la cuisine était son hobby. Il s'était lassé, depuis. 

- Je sais le faire, mais je n'aime plus vraiment ça. Je peux le faire s'il le faut, ce que je fais est largement comestible.

Durendal sourit largement à son amie. Elle avait eu peur un instant qu'elle juge Kronos à cause de ça, mais elle n'en avait pas l'air.

- Merci, Annelyse. Tu es une gentille personne.

Gaëlle ne fut pas surprise. Les personnes qui pouvaient vivre très longtemps avaient l'occasion de toucher à tout ce qui faisait que, généralemznt, elles savaient tout faire. Elle sourit, et, tout en payant, elle demanda à Kronos :

"Dis, quand on sera que tous les deux, tu me laisseras te faire à manger ? "

Elle attrapa le sac que la vendeuse lui tendait et se tourna vers le jeune homme. 

Annelyse sourit. Elle ne portait pas forcement Kronos dans son coeur, mais elle n'avait rien contre lui. Elle n'était pas du genre à avoir des.préjugés enplus. Elle enlaca Durendal :

"Tu en es une aussi."

Kronos eut un grand sourire. Personne n'avait jamais cuisiné pour lui, puisque c'était inutile. 

- Bien sur ! Si ça te dérange pas ... 

Il avait presque les yeux qui brillaient tellement il était content. Elle était vraiment parfaite, de tous les points de vue. Il se dit qu'il ferait mieux d'en profiter avant qu'elle ne se rende compte que lui n'était pas à la hauteur. 

Durendal la serra dans ses bras, comme si elle allait partir. 

- Peut être. 

Elle n'en était pas convaincue. Certaines personnes pensaient que même les meurtriers sans conscience pouvaient être de bonnes personnes, mais elle n'était pas sure.

Gaëlle lui adressa un sourire tendre. Sa joie était touchante. Il était spontané, et ça lui plaisait énormément, elle, elle l'était beaucoup moins. Elle lui prit la main et se serra contre lui quelques instants avant de dire :

"Ça ne me dérange pas, sinon je te proposerai pas."

Annelyse lui rendit son étreinte puis s'éloigna suffisamment pour pouvoir lui parler en la regardant dans les yeux. Elle lui sourit largement :

"C'est certain."

Kronos n'arrêtait pas de sourire. Il n'avait pas souri aussi sincèrement depuis longtemps. Gaëlle était tellement démonstrative, lui qui avait toujours besoin d'affection, il trouvait ça parfait.  

- D'accord. Je suis sur que tu es une fabuleuse cuisinière. 

Durendal regarda la jeune femme dans les yeux. 

- Tu penses que quelqu'un qui tue sans remords peut être bon ?

Gaëlle s'éloigna pour pouvoir tenir la main de Kronos. Oui, elle cuisinait à merveille. Ses colocataires avaient d'ailleurs décrété quelle serait la seule à faire à manger dans la maison. Parce que Sunny et Ethan ne savaient même pas faire cuire des pates, Annelyse se contentait de manger froid, et Noah ne mangeait pas. Donc forcémznt, elle devait être fidèle au poste. Et puis, Lou et Isaac avaient aussi gouté à sa cuisine. Elle sourit :

"Tu demanderas à Isaac, il te le diras. "

Annelyse, elle, soutint le regard de Durendal sans ciller. Sur un ton calme, mais ferme, elle déclara :

"Oui."

Kronos sourit. 

- Je n'en doute pas. Pourtant, il est délicat. 

Il le savait, il avait déjà cuisiné pour tout le monde. C'était au moment où il se remettait à peine à cuisiner et Isaac, habitué à faire à manger lui aussi ou à manger la cuisine presque parfaite de Satoko, avait passé son repas à critiquer. 

Durendal sourit franchement. Si elle disait ça, c'est qu'elle ne devait pas être irréprochable non plus. ça la rassurait. 

- D'accord. Je pense aussi.

Isaac n'avait jamais été difficile avec elle. Si Kronos le disait, c'est qu'il avait du avoir une mauvaise expérience avec son ami. Isaac était complexe, mais, même si ils étaient très différents, elle avait pour lui une affection étonnante. Elle haussa les épaules :

"Isaac est compliqué, ça ne m'étonnes pas."

En effet, Annelyse n'avait pas toujours été parfaite, pas dans cette vie. Juste dans l'ancienne, elle avait tué, certes, mais c'était une bonne personne. Elle rendit son sourire à Durendal et sortit de la boutique en voyant Gaëlle et Kronos se diriger vers elles.

"Si tu le penses alors, pourquoi tu me.demande confirmation ?"

Kronos sourit un peu : 

- Plus que tu ne le crois. 

En effet, Isaac était un blanc, et en tant que tel, il se montrait plutôt hostile envers Kronos, par moments. Pourtant, il le préférait à Ares, et ils jouaient de plus en plus aux échecs ensemble. 

- Pour savoir si tu le penses aussi. 

Elle sourit à la jeune fille. Elle ne devait pas être irréprochable non plus.

Gaëlle pressa un peu la main de Kronos en signe de soutien. Elle connaissait Isaac, plutôt bien, mais elle ne le voyait pas avec les autres. Avec elle, il était irréprochable, elle ne pouvait pas dire de lui qu'il était prise de tête. 

"Si tu le dis, alors."

Annelyse était loin d'être blanche comme neige, mais elle ne jugeait pas utile de lui raconter son histoire. Après tout elle se voyait mal lui dire : "Eh, tu sais, j'ai tué mon futur époux, je me.suis fait pendre haut et court, et puis me revoila !" Oui, non, valait mieux ne rien dire. Elle se contenta de sourire.

Kronos tourna la tête vers la jeune fille, avec un grand sourire : 

- Qu'est ce qu'on fait princesse ? 

Durendal regarda la jeune fille pendant qu'elle était perdue dans ses pensées. A coup sur, elle repensait à son passé ... Elle même n'avait pas de passé, enfin pas vraiment. Elle ne savait donc pas si c'était délicat, un sujet à ne pas aborder, ou si ça ne l'était pas. Dans le doute, comme elle n'aimait pas les nons dits, elle demanda : 

- Qu'est ce que tu as fait, toi ?

Gaëlle ne savait plus trop quoi faire. Elle n'aimait pas particulièrement se balader en ville, et encore moins faire les boutiques, sauf pour besoin particulier. Elle était même du genre à essayer d'aller là bas le moins possible. C'était certes, un peu étrange, mais disons simplement qu'elle préférait garder son argent que de le dépenser en vêtements, ce qui ne l'empêchait pas d'être toujours très bien habillée. Elle n'était pas de celles qui avaient besoin d'avoir une armoire qui déborde, elle se contentait du nécessaire. Elle décida qu'elle aimerait beaucoup retourner près du lac car c'était un endroit qu'elle affectionnait tout particulièrement, après les écuries. Et puis, elle n'était pas pressée de rentrer chez elle, de retrouver ses corvées, son rôle de mère, de devoir s'assurer que tout le monde a rangé ses affaires..non, elle avait vraiment besoin de se ressourcer et ce voyage avec Kronos arrivait à point. Elle leva la tête vers celui ci et un sourire doux se peint sur ses lèvres. : 

" J'aimerai bien retourner au lac, je suis fatiguée. " 

Annelyse considéra la jeune femme du regard pendant un long moment. Elle savait qu'elle était une meurtrière, mais bon. Elle finit par lâcher dans un soupir : 

" J'ai tué mon futur époux... On y va ? " 

Sur ces dernières paroles, elle se dirigea dans la même direction que Gaëlle et Kronos sans rien avoir à ajouter de supplémentaire.

Kronos sourit à la jeune fille, tendrement et l'embrassa sur la joue. 

- D'accord, aucun problème. 

Lui aimait beaucoup les villes. Il avait vécu trop de temps sans civilisation pour ne pas en profiter maintenant qu'il l'avait. La ville était pour lui toute nouvelle, elle avait poussé comme par magie. En plus, quand il avait constaté la création des villes, il revenait d'une ... Croisière de 200 ans. On l'avait poussé d'un bateau sur l'Atlantique, et il avait fait la planche jusqu'au rivage. ça avait été long. 

Durendal ne savait pas si elle devait être gênée ou pas. Elle se dit que ce serait sûrement préférable au moins d'en avoir l'air, mais elle n'y arrivait pas. Elle ratrappa la jeune fille et marcha à sa hauteur, en souriant : 

- Ce n'est pas si grave.

Elle espérait que Kronos ne se force pas pour elle. Se sentir obligé de faire quelque chose était très dérangeant. Elle reprit le chemin du lac, elle regarda son copain un petit instant et lui dit doucement : 

" Si tu n'as pas envie tu n'es pas obligé de me suivre hein."

Elle voulait qu'il prenne plaisir à être avec elle, pas qu'il se sente forcé ou quoi que se soit. pour que ça fonctionne, ça devait aller dans les deux sens, les deux devaient se faire plaisir. Elle lui caressa la main avec tendresse. 

Annelyse regarda Durendal un instant. on, ce n'était pas très grave, mais si elle n'avait pas pu se réincarner elle serait morte, n'aurait rien vu de la vie, n'aurait pas connu l'amour. Elle sourit : 

" Non, ce n'est pas grave."

Kronos tourna la tête vers Gaëlle et sourit : 

- Je ne fais jamais ce dont je n'ai pas envie. 

Son sourire était plein de confiance. Non, se forcer n'était pas son genre ; c'était un esprit libre, il n'avait aucune contrainte, ainsi s'il n'avait pas envie de faire quoi que ce soit, personne ne pouvait l'y obliger. 

Durendal sourit, persuadée que son amie le pensait vraiment. Elle était soulagée de ne pas l'avoir offensée ; elle était maladroite et n'avait pas été éduquée pour se soucier de si oui ou non, elle blessait les gens autour d'elle. Dans son monastère, si elle offensait quelqu'un, il n'avait qu'à demander réparation avec un duel, qu'elle gagnait toujours. C'était plus facile pour elle ; la vraie vie était différente, plus subtile.

Elle regarda Kronos un petit moment. Elle se doutait bien que ce n'était pas le genre de garçon qui faisait ce qu'on lui disait. Il avait l'air trop libre pour être prisonnier des ordres de quelqu'un. Dans tous les cas, ça ne la dérangeait pas. Elle aussi tenait beaucoup à sa liberté, après tant d'années à subir les ordres des folles qui peuplaient son orphelinat, elle s'était promit de ne jamais se soumettre aux volontés de personne d'autre.  A ce souvenir, son visage se ferma le temps de quelques secondes. Elle chassa ces souvenirs de son esprit et se remit à sourire : 

" D'accord alors. " 

Annelyse sourit à son tour. Pour la vexer ou même s'attirer un peu de colère, la personne devrait être très douée. Elle était très calme, et voyait tout d'un oeil optimiste. Même si certaines questions la dérangeait quelque peu, elle ne montrait rien et se contentait de répondre. Avoir vécu à une époque où savoir se tenir en public est primordial, était un sacré atout. Elle glissa son bras sous celui de Durendal et rattrapa Kronos et Gaëlle : 

" On va où maintenant ? " 

Il la regarda avec un air affectueux ; Son regard était plus sincère, il n'avait pas son air fourbe et charmeur habituel. Rares étaient ceux qui parvenaient à réchauffer le bloc de glace qu'était son coeur, et par extension son regard. Il trouvait à la jeune fille toutes les qualités du monde, il savait qu'il ne s'ennuierait pas d'elle de sitôt. 
Durendal regardait devant elle, un petit sourire aux lèvres : visiblement, elle n'avait pas tout foutu en l'air avec Annelyse en se comportant comme un gros bourrin. 

- Je crois qu'on retourne au lac, non ? 

Un instant après la phrase de Durendal, elle et Kronos se retournèrent d'un coup, comme surpris. Elle était très méfiante et se mettait sur ses gardes au moindre bruit ; quant à lui, il savait parfaitement qui était la gamine qui courrait vers eux, et prévoyait son approche même lorsqu'il ne pouvait ni la voir ni l'entendre. La gamine courrait vite et elle ne tarda pas à venir se planter devant le groupe, un peu essoufflée. Elle toisa Annelyse et Gaëlle du regard avant de demander, de sa voix d'enfant innocente et pourtant si lourde de reproche : 

- Qui êtes vous ? Pourquoi vous touchez à ma famille ? 

Ses yeux avaient presque la même teinte que ceux de Kronos, et ils avaient le même éclat glacial que le regard habituel du jeune homme. Ses cheveux étaient tout aussi bleus ; elle devait avoir un peu moins de 10 ans, et pourtant une détermination sans failles. De la façon dont elle regardait les deux "intruses", il était facile de deviner qu'elle n'avait aucune conscience et n'hésitait devant rien. Elle voulait une réponse.

Annelyse avait haussé les épaules. Elle ne savait jamais ou allait Gaëlle, encore moins maintenant, mais vu qu'elle était insouciante, elle se fichait pas mal de savoir où ils allaient, au final. C'est en voyant Durendal se retourner qu'Annelyse fit de même. Elle regarda l'enfant sans chercher à cacher son air blasé. Les enfants lui donnaient la migraine, elle n'avait jamais pu les supporter, même à son époque, elle ne le supportaient pas. Elle cligna des yeux plusieurs fois, regardant la petite créature sous ses yeux puis tourna la tête vers Gaëlle. Celle ci s'était retournée à son tour, lâchant la main de Kronos par la même occasion. Elle réprima un grognement de mécontentement et se balança d'un pied sur l'autre. Annelyse se décida à prendre les devants, Gaëlle, visiblement gênée et bien trop gentille, ne dirait rien. Elle toisa Kronos du regard puis déclara, sur un ton assez froid : 

" Personne ne touche à personne, et puis... qu'est ce que tu nous veux ? " 

Gaëlle arrêta de se dandiner sur place et croisa les bras sur sa poitrine. Elle n'était pas très contente de voir cette petite fille, et plus encore de savoir qu'elle devait faire partie de la famille de Kronos. A cette pensée, plusieurs scénarios étranges se déroulèrent dans son esprit et elle se frotta les tempes, sentant une migraine poindre. Elle n'adressa un regard ni à Kronos, ni à Durendal et se contenta de fixer l'enfant, les lèvres pincées.

Kronos réfléchit à toute vitesse, et il était facile de le voir, ses sourcils s'étaient un peu froncés. Il n'exprimait que rarement son mécontentement, mais à cet instant, on aurait presque pu voir son aura négative. Il fallait qu'il fasse quelque chose, ou Tifa, la gamine, dirait n'importe quoi à Gaëlle. Or lui n'avait pas le dessus sur Tifa ; il l'avait élevé avec trop d'affection pour qu'elle craigne ses menaces aujourd'hui. Elle n'était terrorisée que par une personne : Ares. Il savait que s'il laissait Ares revenir, la petite fille ne dirait plus un mot. Mais ça voulait aussi dire ne plus voir Gaëlle.
De toute manière, il était trop tard. La gamine ouvrait de nouveau la bouche : 

- Je veux qu'elle enlève ses sales pattes de mon grand frère.

C'était sa vision de la vérité, mais elle n'était pas exacte : en réalité, il n'était pas son grand frère. Ils n'avaient aucun lien de sang ; la gamine était juste une des premières créations d'Ares. Et certes Kronos avait une liste de défauts longue comme le bras, mais il adorait les enfants. Il avait beaucoup de mal à les laisser ou à faire preuve de méchanceté à leur égard, alors il n'avait pas abandonné Tifa. 
Mais maintenant, il l'aurait presque regretté. Il voulait Gaëlle, point barre, et tous venaient ensemble piétiner ses chances. Il pouvait toujours sortir le grand jeu : sourires complices et charmeurs, mots doux, promesses absurdes, attitudes romantiques... Il avait toujours cassé une à une les résistances que lui opposaient les femmes de la sorte. Il avait toujours eu toutes celles qu'il voulait, et les avait toujours jetées, après s'être rendu compte que, malheureusement, elles n'étaient sous le charme que de son image. Cette fois, c'était différent. Il la voulait, même si cela signifiait se mettre en danger. Même si cela signifiait la faire rentrer dans son jeu, dans son monde, et lui livrer les obscurs côtés de son esprit. 
Après un soupir, il se décida à se mettre en danger de la pire des façons, pour lui : risquer d'être rejeté. Il tourna la tête vers Gaëlle et la regarda dans les yeux ; il avait l'air désolé, et pour cause, il l'était vraiment. Il lui tendit un billet d'avion. C'était une place réservée pour le vol de New-York. 

- Écoutes, Gaëlle ... Je suis un gars à problèmes. J'attire les problèmes et les situations compliquées aussi bien qu'un aimant. Je te laisse du temps, pour réfléchir ; je t'attendrais à l'aéroport. Viens si tu veux vraiment sortir avec moi, sinon ... Tu peux me rejeter tout de suite. Maintenant il faut que je laisse la place, pour que cette gamine ne vous embête pas. 

La fillette en question avait ouvert de grands yeux surpris. Certes elle ne le connaissait que depuis sa naissance, soit 8 ans, et ce n'était pas grand chose, mais elle n'avait jamais vu Kronos donner l'occasion à quelqu'un de l'abandonner. 
Durendal, elle fronçait les sourcils. Elle non plus n'avait jamais vu ça ; elle savait que c'était la plus grande peur de son ami. Être rejeté, renié, oublié ... Elle ne pensait pas qu'il défierait ainsi ses peurs pour quelqu'un, surtout pas quelqu'un rencontré si peu de temps auparavant. Mais il était bien assez grand pour savoir ce qu'il faisait, du moins elle l'espérait. 
Lui guettait la réaction de Gaëlle, profitant de la surprise de la gamine pour s'accorder quelques instants afin de voir, au cas où GaËlle aurait été assez sure de la réponse pour savoir immédiatement.

Annelyse suivait la scène, l'air absent. Elle se doutait que son amie n'aimait pas ce genre de surprise, aussi, elle se dit qu'elle s'en irait, ayant affronté trop de choses au préalable pour s'enticher d'un copain qui lui causerait des problèmes. Elle regarda l'enfant un long moment, un peu pressée que cette histoire se finisse. Face à la petite tirade, certes touchante, de Kronos, Annelyse fut presque prise d'un élan de compassion envers le jeune homme. Oui, les problèmes étaient des éléments destructeurs pour les couples, surtout ceux qui voyaient à peine le jour, ceux qui étaient encore trop faibles pour affronter la triste réalité.

Gaëlle, de son côté, les bras toujours croisés sur sa poitrine regardait Kronos sans ciller. Elle paraissait surprise, pas en colère, pas déçue non plus, juste surprise. Elle avait envie de s'en aller, partir tout de suite, quitte à lui faire mal. Elle poussa un soupir. Il avait été parfait jusque là, et des problèmes, tout le monde en avait. Les siens devaient être importants. Cette fois ci, elle ne savait pas si elle aurait la force d'encaisser les soucis de quelqu'un d'autre. Elle posa les yeux sur son billet d'avion puis regarda de nouveau le jeune homme : il avait l'air désolé, elle ne pouvait pas le rejeter sans avoir tenter de le comprendre. D'un geste du menton, elle désigna le billet d'avion et déclara, sur un ton calme, parfaitement contrôlé, alors qu'en vérité, elle aurait voulu fondre en larmes et se cacher dans un trou parce que les évènements la dépassaient :

" Garde le. Pas parce que je ne veux pas venir avec toi, mais parce que ces longues heures de vol nous serons utiles pour mettre les choses à plat. "

Après quoi elle détourna le regard. Elle se doutait qu'Ares ferait son arrivée et elle n'en avait pas envie. Elle voulait Kronos pour elle seule et tout le monde, chacun son tour, mettait son petit grain de sel, ce qui donnait au final quelque chose de complexe.
Annelyse resta bouché bée devant la réaction de Gaëlle. Elle s'était encore éprise d'un gars qui, tôt ou tard, lui ferait du mal. Même si les deux jeunes femmes avaient des différents, elles passaient le plus clair de leur temps à se protéger mutuellement. Mais aujourd'hui, Annelyse choisit de ne pas s'occuper de son histoire.

Kronos regarda la jeune fille, désemparé. Comment les heures de vol pouvaient leur être profitable si elle ne prenait pas son billet ? Il ne comprenait pas tout ce qu'elle disait. Il ne comprenait plus. Il savait juste qu'il avait peur, peur d'avoir déjà fait fuir la jeune fille, avec son monde trop complexe et son mauvais caractère. D'ordinaire, quand il jouait au séducteur, il s'isolait ; mais là, il ne voulait pas d'une conquête de plus, il aurait voulu qu'elle l'accepte, tout entier. Mais ses illusions s'étaient envolées avec la réaction de la jeune femme. Tout allait bien tant qu'il restait parfait, mais dés lors que son vrai monde arrivait, il n'y avait plus personne. 
Durendal et Tifa savaient toutes les deux ce à quoi pensait Kronos. Il avait les yeux baissés, ce qui n'arrivait jamais, et il avait l'air tellement triste qu'il semblait sur le point de pleurer. La gamine regarda Gaëlle et murmura, pour elle même, "sale peste". Elle avait l'air en colère, que quelqu'un ait pu toucher à Kronos, à ce point. Et elle n'avait pas peur qu'Ares revienne, elle savait que ça n'arriverait pas ; il aimait trop que Kronos souffre pour le soulager à un moment pareil. Elle prit la main du jeune homme et, en levant la tête vers lui, lui adressa un sourire adorable, un vrai sourire d'enfant. 

- On y va ? 

Il la regardait sans la voir. Il ne réagissait plus, à rien. Durendal regarda les deux jeunes filles, avec un sourire désolé : 

- Excusez moi, je vais devoir aller avec eux, s'ils s'en vont.

Annelyse regarda l'enfant qui venait de marmonner quelque chose. Vu le ton qu'elle avait prit, elle se doutait que ce ne devait pas être sympathique alors elle fronça les sourcils. Personne n'insultait son amie, et encore moins quand elle venait de dire à son copain que malgré tous ses défauts, elle acceptait de l'accompagner. Elle, elle avait parfaitement comprit les paroles de Gaëlle, juste que les trois autres ne savaient même pas lire entre les lignes. Elle soupira, ravie de ne pas être à la place de son amie.

Gaëlle regarda Kronos, un peu surprise. Il n'avait pas l'air d'avoir comprit ce qu'elle venait de lui dire. Pourtant, ses paroles avaient été claires. Le voir aussi triste l'avait atteinte profondément, elle tenait à lui, et ne voulait pas lui faire de mal, plus maintenant. Elle réfléchit un petit moment, ne sachant pas quoi faire. Au final, elle se rapprocha du jeune homme, souleva son menton avec son index et le regarda dans les yeux. Elle chuchota :

" Tu ne m'a pas comprise... je veux partir avec toi, je ne veux pas prendre le billet car on ira à l'aéroport tous les deux. Je ne te quitte pas, au contraire."

Elle le regarda un long moment avant de le serrer contre elle. Elle n'avait jamais sut se faire pardonner de quoi que ce soit, elle faisait de son mieux en espérant que cette fois ci, Kronos l'ai comprise. En peu de temps, elle s'était attachée à lui, pas à son physique, à lui. Il avait un caractère difficile, il avait un passé qui semblait complètement absurde et qui demanderait beaucoup de temps à la jeune femme afin d'être assimilé. Elle ne cherchait pas un homme parfait, juste quelqu'un qui saurait retenir son attention et la surprendre. Kronos faisait les deux, et c'était pour ça, qu'elle lui laissait une chance.

Durendal regarda Gaëlle, surprise. Non, elle n'avait pas compris ce que la jeune fille avait dit, du moins pas comme ça. Mais elle ne pensait pas comme Annelyse, qu'ils manquaient tous trois de subtilité et qu'ils ne comprenaient rien à rien ; juste qu'elles ne connaissaient pas assez Gaëlle pour pouvoir tout comprendre. Elle même savait que les deux jeunes filles ne pouvaient pas tout comprendre à leur propos. 
Kronos serra la jeune fille dans ses bras, comme si elle allait disparaître d'un instant à l'autre. Il ne voulait pas qu'elle l'abandonne, il ne voulait pas se sentir seul encore une fois. 

- D'accord ... J'avais peur que tu ne veuilles plus être avec moi.

Tifa savait qu'il était rassuré, et qu'il n'était plus triste. Kronos pardonnait facilement aux gens qu'il aimait. Elle sourit un peu, et quand enfin il lâcha la jeune fille, elle reprit sa main, mais pas celle du côté de Gaëlle ; dans son langage, ça voulait presque dire "excuse moi". Au fond, c'était une gamine adorable. Elle avait été bien élevée, et en temps normal elle était polie et agréable. Elle ne supportait juste pas qu'on touche à son "grand frère" quand elle ne connaissait pas la personne et qu'elle n'avait pas confiance. Sinon, à part son sens du bien et du mal complètement tordu, c'était une fillette normale et très attachante. Elle regarda un instant Gaëlle avec une moue boudeuse, vexée de ne pas avoir raison.

Annelyse fixa le petit couple, un sourire ravi aux lèvres, contente que cette histoire se finisse bien. Au fond, les histoires d'amour l'attendrissaient. C'etait une vraie fleur bleue. Gaëlle se serra contre Kronos. Elle était contente qu'il ai compris qu'elle ne le quittait pas. Elle n'en avait aucune envie. Pourla premiere fois de sa vie, elle se sentait bien avec un homme, et elle ne le quitterait pas d'elle même. Sur la pointe des pieds, elle sussurra contre ses lèvres :

" Tu dis n'importe quo.. je ne veux pas te laisser.. jamais."

Elle posa ses lèvres sur les siennes le temps de quelques secondes puis se décala pour céder sa place à la petite fille. Elle n'avait pas l'air méchante, juste protectrice. Elle la regarda quelques instants et lui sourit avec douceur, la jeune femme aimait assez les enfants dans le fond.

Kronos la regarda dans les yeux, et son regard changea quand il entendit "jamais". Ses yeux brillaient, son regard était chaleureux, il ressemblait plus à un ciel sans nuage qu'à un bloc de glace. Il murmura "moi non plus" avant qu'elle ne s'éloigne de lui, cédant à la fillette, ce qui le fit sourire. Il ne pouvait pas rester avec quelqu'un qui détestait Tifa, de toute façon. Mais il se disait qu'elles s'entendraient bien, puisque Tifa était une gamine adorable. 
La fillette lâcha la main de Kronos et se planta devant Gaëlle. Elle lui avait sourit, alors ça allait, elle lui adressa aussi un grand sourire d'enfant : 

- Je suis Tifa. Comment tu t'appelles ? Je t'aime bien si tu ne rends pas Kro triste. 

Elle était simple. Cash ; après tout, elle n'était qu'une enfant. Kronos la prit et l'installa sur ses épaules, tandis qu'elle riait. Elle regardait toujours Gaëlle de son perchoir, contente d'avoir quand même un peu d'attention de Kronos, même s'il tenait toujours la main de Gaëlle. 

Durendal sourit en les regardant, toujours à côté d'Annelyse.

Gaëlle avait sourit en entendant Kronos. Comment ne pouvait-elle pas craquer devant ce garcon. Elle avait tellement hate de se retrouver en tete à tête avec lui ! Elle serra un peu sa main dans la sienne et regarda l'enfant se faire hisser sur les épaules du jeune homme : 

"Je m'appelle Gaëlle, et, ne t'en fait pas, je prendrais soin de lui."

Son regard se posa sur le jeune homme et elle lui sourit avant de lui demander : 

"On retourne au lac, alors ? "

Annelyse elle, se tourna vers Durendal un sourire gentil aux lèvres. Les deux jeunes femmes n'avait pas vraiment parlé pendant ce petit moment gênant. Elle glissa un bras autour de ses epaules:

"On les suit ? "

Tifa sourit et posa sa tête sur celle de Kronos, apaisé. 

- J'espère, ou tu auras des problèmes. C'est mon mien, alors je te le prête parce que je suis gentille. Mais si tu l'abîmes, je serais pas contente. 

Il sourit. Quand elle parlait comme ça, c'est qu'elle n'était pas hostile. ça arrivait peu ; elle continuait de regarder Gaëlle avec curiosité, en la détaillant. Kronos lui sourit avant de répondre : 

- C'est comme tu veux, princesse. 

Durendal adressa un grand sourire à son amie. 

- Ouaip ! A part si tu veux faire quelque chose d'autre ? 

Au moins, tant que Tifa était là, elle avait moins besoin de veiller sur Kronos.

Gaëlle sentait le regard de la petite sur elle. Elle était tellement différente de Lou-Hélène qu'elle avait enfin l'impression de rencontrer une enfant normale. Rencontrer des personnes sans problèmes hors du commun n'était pas arrivé depuis très longtemps. Mais Gaëlle se doutait bien que Tifa devait cacher quelque chose de peu ordinaire, surtout pour une enfant de son âge. Elle leva la tête vers celle ci, lui adressa un petit sourire rassurant et déclara : 

" D'accord, je ne te l'abîmerai pas, promis. " 

Après quoi Gaëlle regarda Kronos sans cesser de sourire. Elle avait besoin d'un peu de calme et ce n'était pas en ville qu'elle pourrait espérer le trouver. Elle pencha la tête sur le côté :
 
" Oui, je veux. " 

Annelyse elle, rendit son sourire à Durendal. C'était étrange qu'elles s'entendent aussi bien alors qu'elles était totalement différentes. Elle se dit qu'elle préférait s'éloigner de la ville, parce que sa carte bleue n'était pas vraiment contente de ses achats de la journée. Elle secoua la tête, faisant danser son carré blond sur ses épaules : 

" Non, je préfère les suivre. " 

La petite sourit. Elle était contente, elle avait l'impression que Gaëlle parlait la même langue qu'elle. Tifa n'avait pas tant de problèmes que ça : elle arrivait très bien à être amicale avec les autres, puisque c'était Kronos qui l'avait élevée. Il s'était débrouillé pour qu'elle reste le plus loin possible des meurtres, donc elle n'était pas sadique comme Lou-Hélène. Elle avait juste le même sens du bien et du mal que lui, et elle avait été crée artificiellement ; à part ça, c'était une gamine tout à fait normale. 
Kronos sourit, n'ayant rien à rajouter à ce que disait la jeune femme. Il était d'accord, si elle voulait retourner au lac, il viendrait avec elle. Et puis, Tifa aimerait beaucoup, à coup sur ; elle adorait toutes les sorties qu'elle pouvait faire avec Kronos, puisqu'elle ne pouvait l'avoir que la moitié du temps. 
La petite, après avoir regardé longuement Gaëlle, déclara : 

- Ils sont beaux, tes cheveux ! 

En parlant, elle tripotait ceux de Kronos. Elle adorait, parce qu'ils restaient en place presque tout le temps ; elle pouvait lui faire des pics par exemple, ils tiendraient quelques heures. ça l'amusait. 

Durendal sourit à Annelyse. Elle avait l'impression qu'elle voulait surveiller Gaëlle, vu comment c'était dit, mais elle n'était pas sure. De toute manière, elle n'avait pas à s'inquiéter, la gamine était trop intelligente pour faire quoi que ce soit ; elle avait du déjà comprendre que tenter quelque chose contre Gaëlle était fou. Elle la regarda dans les yeux : 

- D'accord, aucun problème !

Gaëlle sourit en retour à Kronos même si son regard ne quittait pas vraiment la petite fille. Elle était mignonne, et adorable. Elle l'attendrissait. En entendant son compliment sur ses cheveux, Gaêlle la gratifia d'un sourire immense en se rappelant la fois où Lou Hélène les lui avait coiffés. Sur un ton doux elle déclara :

"Merci, moi aussi j'aime bien les tiens ! "

Ensuite, elle se mit à marcher vers le lac qui n'était plus très loin. Au bout d'un moment, elle aperçut le petit ponton et son sourire réapparut. 

Annelyse suivit le couple et l'enfant avec un petit air calme. Elle regarda Durendal et avec un sourire en coin, lui demanda:

"Tu viendras te baigner avec moi ? "

Tifa lui adressa un grand sourire d'enfant. Elle avait les cheveux de la même couleur que ses yeux, tout lisses et ils lui arrivaient aux pieds. 
Kronos ne pouvait s'empêcher de sourire également. Il était content que les deux s'entendent bien. Il serra tendrement la main de Gaëlle, en la regardant discrètement. Elle était vraiment adorable. 

Durendal sourit largement en entendant la question. 

- Ouais ! Mais j'ai pas de maillots, alors je me baignerais en sous vêtements.

La jeune femme sourit à Tifa avant de poser son regard sur Kronos. Le temps paraissait bien long quand ils devaient se tenir un minimum à distance l'un de l'autre, juste par principe. Elle esperait que l'enfant jouerait avec les deux jeune filles afin qu'elle puisse profiter du jeune homme. Elle continuait de marcher et s'arrêta non loin du ponton avant de s'asseoir dans l'herbe. Elle poussa un petit soupir soulagé en se posant. 

Annelyse, elle, sourit à Durendal. La jeune femme avait toujours son maillot de bain sur elle, parce qu'elle aimait bien aller nager un peu, des fois, quand l'envie lui prenait. Elle hocha la tête puis sourit en retour : 

" C'est bien aussi les sous vêtements, tu me diras ~ " 

Kronos sourit et reprit Tifa pour la reposer au sol, avant de lui sourire : 

- Tu vas jouer dans l'eau avec Durendal, ma poupée ? 

Elle hocha la tête avec un grand sourire avant de courir vers Durendal. Elle ne lui désobéissait que très rarement. Lui s'installa à côté de Gaëlle, et finit par s'allonger, la tête sur les genoux de la jeune femme. Il la regardait de bas avec un grand sourire. 

Durendal enleva son short et son débardeur, sans aucune gêne. Elle pouvait même se promener en sous vêtements en plein milieu d'une rue, elle n'était pas pudique. Elle sourit à Annelyse, tandis que la gamine enlevait ses vêtements ; elle avait prévu un maillot de bain en dessous, puisqu'à la base, elle voulait rejoindre Kronos au lac. Elle sourit à Annelyse en demandant, gentiment : 

- Et toi, tu t'appelles comment ? Tu es une copine de Durendal ?

Gaëlle regarda Tifa s'éloigner et regarda Kronos, le laissant s'installer sur ses genoux. Il était adorable. Elle lui sourit en retour et lui caressa la joue avant de demander sur un ton taquin :

"Ça va, je suis confortable?"

Annelyse, elle, enleva sa petite jupe et son t-shirt, laissant apparaitre un petit maillot de bain bleu pastel. Elle regarda l'enfant s'approcher d'elle tandis qu'elle ajustait les ficelles qui retenaient le haut de son maillot et lui sourit. Meme si les enfants nétaient pas sa tasse de thé, elle n'était pas mechante avec eux. Elle lui repondit donc :

"Je m'appelle Annelyse, et oui, je suis une copine à Durendal."

Kronos ferma les yeux, serein. Il frissonna au contact de ses mains. 

- Plus que ça même. Et moi, jsuis pas trop lourd ? 

C'était plus qu'être confortable, il était bien. Il était parfaitement bien dès qu'elle était avec lui, dès qu'ils étaient proches. Il finit par rouvrir les yeux, voulant aussi profiter de la vue qu'il avait, avec un sourire en coin. 

Tifa sourit poliment, avant de répondre : 

- Enchantée. 

Elle avait compris rapidement qu'elle devrait changer de comportement si elle voulait s'amuser. Elle n'avait pas été élevée par Kronos pour rien. Elle savait bien, dés qu'elle faisait un effort, se faire aimer de n'importe qui. Et pour Annelyse, elle avait compris qu'elle devrait être plus calme et polie que d'habitude. De toute façon, lorsqu'elle n'était qu'avec Durendal, elle était naturellement plus calme. Elle n'était pas du tout possessive avec la jeune femme, pas comme avec son "grand frère".