Ce n'est que de la mécanique ~ [PV Sunny ♥]

Ares réfléchit. Rougir ? Ce n'était pas une explication très scientifique. 

- D'accord. Pourquoi tu ... Rougis ? 

En y repensant, il avait déjà entendu ça, mais ce devait être il y a très longtemps. Il se souvenait que Kronos le faisait sur commande, quand il jouait les grands timides pour séduire. Mais ce n'était pas pareil, ce n'était pas le genre de Noah et elle n'avait pas l'air de le faire quand elle le voulait. De toute façon, comparer Kronos avec la jeune fille qu'il avait contre lui était monstrueux. Elle n'avait absolument rien en commun avec lui. Il regarda ensuite la main de la jeune fille. Elle était chaude également, contrairement à ses propres mains qui avaient toujours été glacées. C'était un autre signe distinctif entre lui et Kronos : Ares avait toujours la peau glacée, et l'autre était comme un radiateur même en plein hiver.

Noah poussa un petit soupir. Pas parce qu'il l'ennuyait, plus parce qu'elle n'aimait pas dire qu'elle était faible et que les compliments ou les paroles gentilles la gênait.  Elle scruta son visage longuement, laissant s'installer un petit silence gênant. Après quelques minutes elle tourna la tête et lâcha rapidement :

"Parce que ce que tu m'as dit m'a gênée dans le sens ou je n'ai pas l'habitude qu'on dit dise du bien de moi. Ça me touche, vraiment. "

Elle se tortilla un peu sur elle même sans quitter l'étreinte réconfortante du jeune homme. Aprés une hésitation, elle leva la main et suivit du bout des doigts la ligne sur le visage d'Ares, elle fronça les sourcils :

"C'est dû à quoi ? "

Ares déssera son étreinte, pas parce qu'il voulait qu'elle parte, mais parce qu'elle semblait en avoir assez d'être statique. Il sursauta quand elle toucha la couture. Alors comme ça elle l'avait vue ? Et elle ne s'était pas enfuie ...? Ce n'était pas logique. Tous ceux qui la voyaient comparaient Ares à Frankenstein et avaient ensuite des réactions plutôt démesurées .... Une fois, on lui avait même jeté des cailloux. Il se décida à répondre à la jeune fille, sans aucune gêne. 

- Il y a une cinquantaine d'années, des gens ont ouvert ma tête pour savoir si j'avais le cerveau d'un humain normal. ça a laissé cette trace. 

Il lui sourit. Cette cicatrice l'énervait plutôt qu'autre chose, il ne considérait pas ça comme un souvenir douloureux.

Noah retira sa main quand il sursauta, craignant de lui avoir fait mal. Elle cherchait dans son regard quelque chose qui ressemblait à la douleur mais elle ne vit rien. Son histoire la révolta, elle aurait voulu le protéger, le connaitre avant. Mais il y a cinquante ans, elle n'existait même pas. Elle pencha la tête sur le.côte et d'un air désapprobateur, elle déclara :

" Tu ne mérites pas ça. Personne ne mérite d'être un objet de sciences."

Elle posa de nouveau son regard sur la cicatrice et plissa les lèvres. Elle le serra contre elle sans le quitter du regard :

"J'aurais aimé être là avant, je les aurais empêché de te toucher."

Il sourit. Décidément, elle était trop mignonne avec lui, et trop adorable tout court. 

- Tu sais, je ne leur en veut pas. C'est une réaction normale, l'immortalité est tentante. 

Il regrettait juste que cette cicatrice ne disparaisse pas. Sinon, il comprenait vraiment : il était un homme de sciences, il savait que découvrir le secret de l'invincibilité ... Ce serait une avancée sans pareil. Et puis il n'était pas du genre à s'apitoyer sur son sort. C'était arrivé, on lui avait ouvert la tête, ce n'était pas si grave. Il avait été en colère quelques années et ensuite, il était passé à autre chose. 

- Mais tu es très très mignonne de dire ça.

Noah bouillonnait. Elle ne concevait pas l'idée même qu'il ne leur en voulait pas. Elle, elle les aurait traqués et les aurait tué après leur avoir fait subir le même sort bien entendu. Son regard s'assombrit :

" Tu es trop gentil. Comment tu as pu les laisser faire ! "

Elle explosait. Ses paumes commencaient à chauffer et c'était pas bon signe. Son élément lui venait en aide et il était près à jaillir de son corps pour tout brûler sur son passage. Il fallait qu'elle se contienne, sinon pour lui comme pour elle ça n'irait pas. Elle se détacha d'Ares d'une façon un peu brusque et recula jusqu'à se cogner contre le rocher. Elle réprima un sanglot. Pour une fois, ce don qu'elle tenait de sa mère lui parut demesuré et bien trop dangereux.

Ares afficha un sourire amusé, ne laissant pas paraître sa déception qu'elle se soit éloignée de lui. En plus, la façon dont elle l'avait fait lui avait paru très familière. C'était la réaction normale. Il se dit qu'il n'avait pas le droit de se vexer pour ça, et décida de faire comme si de rien n'était. 

- Et bien ... Ils ne m'ont pas vraiment laissé le choix. J'étais en colère sur le coup, mais je n'ai rien pu faire. Cette cicatrice se voit moins sur Kronos, mais lui l'a vraiment mal pris et il les a tués. 

Kronos était celui qui se défendait le plus. Impossible à neutraliser, ses pouvoirs étaient trop forts. Ares lui contrôlait les ombres : avec suffisamment d'éclairage, il se retrouvait complètement sans défense. Kronos, avec sa cruauté et son contrôle du temps était imbattable. C'était sûrement une des choses qu'il lui enviait le plus.

Kronos..ce nom résonnait dans sa tête. Il avait l'air tellement cruel. Elle ne le disait pas mais elle approuvait le fait qu'il se soit chargé de les tuer. Totalement imperturbable, Noah se contenta de dire :

"Arrête de me parler de lui. Il est très bien où il est, peu importe ce qu'il ai fait. "

Elle refrettait de s'être éloignée de lui. Quand il était contre elle, elle se sentait sereine, à son aise, et elle se sentait enfin elle même. Elle ouvrit ses bras et demanda à Ares :

"Tu peux me serrer dans tes bras ? Tu m'apaises."

Et c'était la verité. Il était tellement calme et elle tellement impulsive. Elle avait l'impression que quand il était là, elle avait un juste milieu. Elle rougit de nouveau en levant le.regard vers lui.

Ares fut surpris. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle revienne contre lui, après s'être éloignée comme s'il la dégoûtait. En plus, elle se remettait à rougir. Avec un sourire amusé, il la prit doucement dans ses bras. 

- Pourquoi je t'apaise, parce que je suis tout froid ? 

Il passa ses mains sur ses joues, puis dans ses cheveux, en la regardant dans les yeux. Ses yeux de glace n'avaient pas le même air que d'habitude, il était vraiment bien avec elle.

Noah lâcha un rire bref et à peine perceptible mais au moins, elle riait. Elle n'avait jamais prêté attention à sa peau froide mais ça ne la dérangeait pas. Elle ferma les yeux au contact du jeune homme. Moins mal à l'aise, elle ne ressentait pas de stresse quand il la touchait et ce n'était pas arrivé depuis bien longtemps. 

" Pas seulement. Parce que tu es calme et posé et que tu me rassures." 

Elle planta son regard dans le sien et n'ajouta rien.

Il réfléchit aux paroles de la jeune fille. Calme et posé ? Il aurait plutôt dit réfléchi. Mais puisque ça allait à Noah, c'était le principal. Il lui sourit : 

- Tu as besoin d'être rassuré de quoi ? 

Il l'embrassa sur la joue, toujours le sourire aux lèvres, en la serrant un peu. Il se sentait important quand il était avec elle, c'était une sensation aussi nouvelle qu'agréable. Il murmura. 

- Je me sens vraiment bien comme ça. J'ai eu peur un instant de te dégouter.

Ares avait posé la question un peu délicate. Elle soupira et prenant un peu de recul, elle décida d'expliquer :

" Tu vois, j'ai un genre de don. En fait j'ai une affinité avec le feu. Ça me rend nerveuse et quand tu es là ça va mieux. Tu me calmes et comme ça je ne peux faire de mal à personne."

Elle ouvrit la paume de sa main et une flamme minuscule en sortit. Elle sourit, un peu gênée et referma sa main, étouffant la flamme. Puis, il se mit à murmurer et elle releva la tête, se retrouvant vraiment nez à nez avec lui :

"Tu ne me dégoûtes pas."

Ares fixa sa main, plus intéressé que surpris. Il finit par prendre sa main, en l'inspectant minutieusement, pour détecter toute trace de brulure ou de marque spéciale. 

- C'est surprenant ... Vraiment intéressant. 

Il lui sourit. Il adorait tout ce qui était surnaturel, et plus rien ne le surprenait. Il avait vu bien trop de choses dans sa vie pour se restreindre à ce qui était rationnel. 

- C'est depuis combien de temps ? Tu le contrôles bien ?

Noah sourit. Elle n'avait pas pour habitude d'en parler, de montrer son don, mais Ares semblait vraiment s'y interesser. Elle hocha la tête prenant en compte ses questions puis y répondit avec soin :

" C'est héréditaire donc je l'ai depuis toujours.. Quant au contrôle.. j'y parviens quand je suis calme, comme maintenant, mais quand je suis en colère je n'y arrive pas, et je suis dangereuse."

Son regard cherchait à fuir. Même si elle savait qu'il ne la jugerait pas, elle pouvait l'effrayer. Si un jour elle le blessait, elle aurait vraiment honte et aurait envie de se cacher jusqu'à sa mort. Elle ajouta :

" De toute façon je suis faite pour détruire."

Ares sourit. Commençant à connaître Noah, il devina ce qu'elle pensait en disant "dangereuse". Elle pensait sûrement au danger qu'elle pourrait représenter pour lui. Il la regarda en souriant ; son sourire était vraiment rassurant. 

- Tu sais ce qu'il y a de bien, Noah ? Je suis indestructible. 

Il sourit encore, en réflechissant. Peut être qu'elle ne serait pas complexée par cette petite anomalie s'il lui montrait la sienne, d'anomalie. Il pouvait d'ailleurs lui en montrer deux : l'une, qu'il ne brûlait pas, comme il était immortel. L'autre, il pouvait détruire n'importe quoi avec les ombres. 

- Je me suis déjà retrouvé dans de nombreux incendies. Même en m'aspergeant d'essence, je ne brûle pas. 

Il avait déjà essayé. Il voulait savoir à cette époque jusqu'où il pouvait aller sans être en danger.

Elle n'avait pas peut de lui causer des souffrances physiques, mais des souffrances mentales. Elle posa sa main au niveau du torse du jeune homme et lui sourit :

"C'est là que je veux pas te faire mal. Et j'en suis capable."

Elle baissa les yeux, et lacha calmement :

" Tu sais.. meme si tu me dis que tu es invincible je ne veux pas te faire de "mal".. "

 Elle lui sourit avec tendresse, et glissa ses mains dans son cou pour qu'il se penche et qu'elle puisse déposer un baiser sur sa joue.

Ares sourit tendrement, et l'embrassa sur le front, sans se pencher puisqu'il n'avait pas vraiment compris que c'était ce qu'elle voulait. Sans émotion, il déclara : 

- Je ne pense pas que quelqu'un puisse encore me faire mal. Mais de toute façon, toi, tu ne le feras pas. Je ne suis pas aussi fragile que j'en ai l'air. 

Il se mit à regarder au dessus de la tête de Noah, impassible. Il énumérait toutes les fois où on avait pu le trahir, essayant de savoir à quel moment il avait cessé de croire en l'humanité. Finalement, il n'arriva pas à s'en rappeler. Il entoura ses bras autour de la taille de Noah et la souleva un peu en la serrant, sans s'en rendre compte.

Le fait qu'il n'ai pas conprit ce qu'elle voulait faire la fit rire. Elle lui caressa les cheveux et sourit :

" Très bien.. "

Elle ne lui serait jamais vraiment utile donc à quoi bon se battre ? C'était peine perdue. Elle refléchissait elle aussi, et ses pensées furent interrompues lorsque qu'elle se sentit soulevée. Elle fronça d'abord les sourcils puis eut un sourire amusé. Comme il semblait en pleine reflexion, elle ne dit rien et posa sa tête contre l'épaule du jeune homme.

Il sourit, et quand il eut assez réfléchi, il l'embrassa sur le front une nouvelle fois. 

- Finalement, j'ai peut être tort. Tu pourrais me faire plutôt mal, alors ne le fais pas, d'accord ? 

Il jugea que cela exprimait plutôt bien le fond de sa pensée. Le fait qu'il n'aie pas fait quelque chose depuis longtemps ne signifiait pas qu'il ne le ferait plus jamais, c'était du fatalisme. Après une inspiration presque imperceptible, il déclara : 

- Je te fais confiance.

Les petits baisers qu'elle recevait de sa part lui devenaient familiers, et elle commençait à apprécier. Elle lui déposa un baiser sur la joue sans avoir besoin qu'il baisse la tête étant donné qu'elle ne touchait toujours pas le sol. Elle hocha vivement la tête de droite à gauche et rétorqua :

"Jamais je ne ferai ça. "

Elle cligna des yeux et sourit en lui ébouriffant les cheveux. Puis, après quelques secondes de reflexion, elle déclara calmement :

""Moi aussi je te fais confiance. Plus que tu ne peux l'imaginer."

Après s'être rendu compte qu'il la portait depuis un moment, il la reposa au sol. 

- Excuse moi, pour ça .. Je ne m'en étais pas rendu compte ~ 

Il passa sa main dans ses cheveux, pour se recoiffer. Les cheveux de Kronos étaient toujours en bataille, les siens non. Il y mettait un point d'honneur, même si c'était stupide. Il sourit : 

- Qu'est ce qu'on fait, maintenant que tes deux pieds touchent le sol ?

Elle fut contente de sentir la terre ferme sous ses pieds, même si ça ne l'avait pas dérangée. Elle lui fit remarquer :

"Tu avais l'air... ailleurs. Tout va bien ?"

Même si elle se doutait qu'il n'allait pas aimer le fait  qu'elle se fasse du soucis, elle avait prit le risque de donner le.fond de sa pensée. Elle se décolla de Ares et fit quelques pas dans le.but de se dégourdir un peu les jambes. À sa propositio, elle haussa les sourcils :

"Je ne sais pas... tu veux aller faire un tour dans la foret ? A moins que tu veuilles travailler sur tes circuits."

Il lui sourit, à la fois dérangé et content qu'elle s'inquiète pour lui. Puis il réfléchit à ce qu'elle proposait : 

- Hm ... Je n'ai pas très envie de travailler sur mes circuits. J'aimerais bien rester avec toi, peu importe ce qu'on fait. 

Il la regarda dans les yeux, tout sourire. C'était la première fois qu'il n'avait pas envie de travailler. Ares était un bourreau de travail ; il avait toujours une expérience en cours, quelque chose de scientifique à faire. Cette fois, il n'avait envie de rien, tout attendrait.

Noah sourit, assez enchantée que Ares ai choisit de rester avec elle au lieu de travailler. Mais ça ne l'aurait pas dérangée de le regarder alors qu'il bidouillait. Elle aquiesca et glissant les mains dans ses poches, elle designa le sac du jeune homme d'un geste du menton :

"Tu ferais mieux de les prendre avec toi, des gens louches trainent dans le coin. Ça te dit une balade ? "

Après tout, ils n'avaient pas les même activités, alors elle voulait que ça lui plaise aussi.

Ares reprit son sac, qui semblait extrêmement lourd mais qui pour lui ne pesait rien. En souriant à la jeune fille, il répéta : 

- Tant que c'est avec toi ~

Il se repassa mentalement ce qui lui restait à faire aujourd'hui et le temps qu'il lui restait avant que ce soit le tour de Kronos, d'occuper le corps. Il ne pourrait pas mettre à jour ses expériences, mais il aurait peut être jusqu'à la soirée pour être avec Noah, s'il se débrouillait bien. Il aurait aimé aller manger quelque part avec elle, si ça lui disait. Il se dit qu'il avait le temps et décida qu'il lui demanderait plus tard.

Noah fut touchée par les paroles mais n'en montra rien, se contentant de marcher à côté d'Ares en escaladant chaque pierre bien glissante qui se présentait à elle. Alors qu'ils s'enfoncaient dans la foret, Noah demanda, les yeux rivés sur ses pieds :

" Comment ça se passe quand Kronos déboule ? Ça te fait mal ? "

Elle releva la tête pour regarder Ares, et elle décida de se justifier :

"J'ai peur de me retrouver face à lui. "

Elle baissa les yeux, confuse et se mordilla la lèvre en enroulant une mèche blonde  autour de son index.

Il marchait en regardant le sol quand elle lui posa la question. Il leva la tête vers elle, surpris. Puis son regard changea un peu, la cicatrice se remarquait moins, celles sur les mains également. La voix était plus grave, plus enjôleuse. 

- Comment ça se passe quand j'arrive, hein ...? 

Tout d'un coup, il s'arrêta de marcher et se frappa la tête de toutes ses forces contre un arbre, produisant un bruit glaçant. Quand il releva la tête et le regard, il était redevenu Ares. Il avait juste eu peur, mais il avait réussi à garder le contrôle. Ces arbres à portée de main étaient pratiques. Il sourit à Noah, pour ne pas qu'elle s'inquiète. 

- C'est comme s'endormir. Rien de plus ; après, tu as l'impression d'être dans un rêve. Tu sais tout ce qui se passe, mais tu ne peux rien faire, ça ne te concerne pas ... 

Et puis, il pouvait encore le gérer quand il le voulait. Il fallait pour cela une motivation suffisante, mais Noah en était une, et il fallait aussi ne pas avoir peur de la douleur ; car même s'il n'était pas vulnérable, il ressentait la douleur. Il avait très mal à la tête, mais il était avec elle et ça lui suffisait largement. La plaie qui s'était ouverte àcause de l'écorce de l'arbre était déjà parfaitement refermée.

Comme Noah n'avait pas lâché Ares du regard elle vit rapidement la transformation et ce Kronos le répugnait plus qu'autre chose. Elle eut juste le temps de le mépriser du regard qu'il alla se cogner la tête contre un arbre dans un bruit qu'il lui fila des frissons. Comme elle regardait pas ou elle allait, elle dérapa du caillou et se retrouva les fesses dans la.terre. Quand elle vit que c'était de nouveau Ares et qu'en plus il lui souriait, elle le regarda, complètement incrédule. 

" C'est lequel de deux qui est maso ? "

Elle se frotta le front, toujours par terre. Elle leva son visage inquiet vers Ares et demanda :

" Tu t'es fait mal, pas vrai ? "

Il lui sourit, se voulant rassurant, et lui tendit la main pour la relever. 

- Je suppose que nous sommes tous les deux maso. Une intense douleur est le seul moyen pour ne pas céder sa place, tu vois. Et je ne laisserais pas Kronos me voler une seule minute que je pourrais passer avec toi. 

Il hésitait à répondre à la deuxième question. Oui, sinon ça ne marchait pas. La douleur l'empêchait de "s'endormir", elle était nécessaire. Il décida de lui répondre, par honnêteté : 

- Oui, je me suis fait mal. Ce n'est pas si grave, c'est pas comme si c'était la première fois.

Après un petit moment d'hésitation, elle saisit la main tendue et se releva.  Elle regarda Ares avec inquiètude puis lança :

"Ne t'inquiète pas, je l'aurais fait retourner d'où il vient. Je ne suis pas une fillette sans défense tu sais."

Ensuite, comme il avait été franc, elle décida qu'elle pourrait apaiser sa douleur. Elle se mit sur la pointe des pieds et posa ses paumes legèrement plus chaudes que d'ordinaire sur les tempes du jeune homme. Elle lui sourit, et sentant des picotements dans le bout de ses doigts, elle réussit à apaiser la douleur, la rendant quasi inexistante.

Il sourit, soulagé et content, d'avantage content qu'elle s'occupe de lui plutôt que du fait que la douleur soit apaisée. 

- Je sais que tu n'es pas une fillette sans défense. Mais Je ne penses pas que tu puisses le faire retourner d'où il vient. 

Il prit une de ses mains et l'embrassa, avec un léger sourire tendre, presque imperceptible. 

- Qu'est ce que c'est que cette chaleur ?

Noah était persuadée que si elle y mettait du sien, elle pourrait facilement le.dresser, ce Kronos. Elle sourit :

"Si je lui bottes les fesses suffisamment fort  je suis sûre qu'il te fichera la paix."

Elle pencha la tete sur le.côté en sentant le baiser sur sa main et elle lui caressa la joue tandis que la chaleur s'en allait tout doucement :

" Je t'ai soigné à ma manière, le feu est une source réconfortante et elle soigne bien quand on sait s'en servir"

Elle haussa les épaules, pour elle c'était naturel et tout à fait banal à présent.

Il sourit, gardant sa main dans la sienne. 

- Tu ne pourra pas. Il ne supporte pas les gens qui ... M'aiment bien. Il pourrait même aller jusqu'à te faire du mal. 

Il ne la sous-estimait pas. Il savait qu'elle n'était pas sans défense, c'est pourquoi il ne se faisait pas un devoir de la protéger, mais uniquement de la protéger contre Kronos. Car personne ne pouvait vraiment rien contre le temps ; toute chose y était vulnérable. Ares savait très bien que Kronos, quand il était en colère, faisait tomber en poussière chaque chose qu'il touchait, juste en la vieillissant de quelques millénaires en une seconde. Il n'imaginait pas ce qu'il pourrait faire à Noah si elle s'opposait à lui.

Noah pencha la tête sur le.côté et lui sourit. 

" Tu sais Ares, tu n'a vu même pas un centième de ce dont je suis capable. Je suis puissante et Kronos ne m'effraie pas, peut importe ce qu'il manipule. "

Elle.prit son visage entre ses mains et lui déposa un baiser sur le front de la même manière qu'il le faisait sur elle sauf qu'il avait l'air moins ridicule qu'elle. 

"Tu n'as plus mal ?"

Ares ne parvint pas à sourire, cette fois. Elle jouait à quoi ? Elle lui causerait des problèmes. Avec des provocations aussi flagrantes, Kronos ne le laisserait pas longtemps occuper le corps sans se manifester. Le connaissant, il voudrait défendre sa propre puissance et il devrait bientôt se faire mal à nouveau pour ne pas le laisser faire. 

- Arrête de le provoquer. Si tu continues, ça va devenir dur pour moi de rester moi, Noah. 

Il avait pensé ne pas lui faire de reproches, au début. Mais il n'avait finalement pas le choix, pour espérer qu'elle comprenne. Il n'allait pas énumérer à haute voix ce que Kronos pourrait lui faire, pour ne pas lui donner des idées, mais il savait que Kronos n'avait aucune pitié envers ceux qui blessaient son orgueil.

Noah pinça les lèvres face aux représailles de Ares. Pourquoi passait-il son temps à lui faire la morale ? D'accord il était beaucoup plus vieux qu'elle, mais c'était pas comme si elle ne connaissait rien à rien. Si lui ne voulait pas qu'elle le.protège  elle ne voulait pas être protégée. 

"Très bien, tu ne m'entendras plus."

Elle se détacha de lui et continua à marcher sur le sentier de terre sèche sans attendre une quelconque réponse ou même pourquoii pas, une leçon de vie.