Je m'excuse pour les tartines ! {Terminé} [PV Sunny ♥]

Caleb avait passé une très mauvaise journée. Il avait rencontré une horde de perdants : d'une de ses rencontres, il avait gardé des bleus douloureux à l'épaule et une entaille au niveau de sa hanche droite. Il avait reçu bien moins de coups qu'il n'en avait donné. Trois de ceux là avaient fini à l'hôpital. 
Après toute cette agitation, il n'avait plus qu'une envie : un jeu. Seulement, il n'arrivait pas à en trouver. Ce qu'il faisait habituellement pour se distraire ne suffisait pas, il battait des cartes devant ses yeux, les mémorisant avec une efficacité robotique, avant de les réciter mentalement, sans se tromper sur une seule. Il était allongé sur un divan, dans la salle commune d'un hôtel qu'il fréquentait régulièrement. Il adorait les hôtels ; c'était là qu'il avait grandi, il s'y sentait comme chez lui. Là où les autres gens se tenaient bien droits, conscients des yeux qui pouvaient les épier, lui ne se sentait pas obligé de se tenir bien. Il était partout chez lui, de toute façon, Caleb n'était jamais gêné. Il savait ce qu'il valait, il savait ce qu'il pouvait faire, il se connaissait parfaitement. Avec son jean déchiré, ses cheveux un peu en bataille, sa chemise blanche froissée ouverte, il faisait mauvais genre. Il avait rangé son paquet de cartes et laissait son avant bras sur ses yeux, soupirant. Il s'ennuyait, il n'arrivait vraiment pas à se distraire ce soir.

Sunny était arrivée la veille au soir dans cet hotel ; elle avait quelques affaires à faire sur place et elle devait donc bien trouver un endroit où résider même si elle aurait pût trouver sans mal un homme qui l'aurait accueillie à bras ouverts dans son lit. Pour une fois, elle avait choisi de ne draguer personne ou presque pendant les quelques jours à venir. C'était le début de la soirée et Sunny s'était glissée dans la salle de bains commune histoire de se faire un brin de toilette. Elle avait au préalable vérifié qu'elle serait seule dans la salle, bien qu'elle ne soit pas particulièrement pudique et que les douches soient séparées par des cloisons opaques, elle avait envie de passer un petit moment seule. Après une longue heure passée sous l'eau chaude, elle se décida à sortir, habillée d'un simple jean et d'un débardeur. Même dans des vêtements plutôt communs, on ne pouvait nier qu'elle était très belle. Elle sortit de la salle de bains une serviette humide à la main qu'elle jeta nonchalamment dans une corbeille qui traînait dans le couloir. Elle se décida à passer par le salon commun où plusieurs enfants regardaient la télé, absorbés, et d'autres groupes de personnes discutaient vivement. Un seul était affalé à part, sur un divan, ce qui attira l'attention de la jeune femme. Elle s'arrêta, fixa ce même jeune homme un long moment puis se dirigea vers lui, ayant reconnu Caleb. Elle s'accouda sur le dossier du canapé et tripota distraitement les cheveux de Caleb avant de dire, taquine :  

" C'est normal que t'aies l'air aussi débraillé ? " 

Caleb, sans sursauter, se raidit quand il sentit qu'on lui touchait les cheveux. Il avait horreur qu'on le touche sans qu'il sache qui c'était. Il enleva son bras de ses yeux et, d'une mine fermée, il passa à un sourire éclatant lorsqu'il reconnut en une seconde la jeune fille. Tout son corps se détendit de nouveau, et il ne fit pas de remarques sur le fait que la jeune lui caressait les cheveux. Il se contenta de répondre, ne perdant pas son sourire qui semblait très vrai et tout aussi taquin. 

- Pourquoi, ça te plait pas ? 

Il observa les cheveux de le jeune fille, et quelques gouttes s'écrasèrent sur ses joues, ce qui le fit sourire encore plus. Elle sortait de la douche. Il ne se gêna pas de lui raconter ce qu'il pensait : 

- Tu sens le propre, ça sent super bon

Il assortit sa remarque d'un regard perçant en direction de la tenue de la jeune femme. Il pouvait la détailler entièrement d'un regard.

Sunny sourit un peu plus en entendant la question de Caleb. Il était vrai que malgré son air complètement débraillé, il restait tout de même très beau, et, en effet, ça lui plaisait. Mais n'ayant pas vraiment envie de répondre à sa question, et étant d'humeur joueuse, elle déclara calmement : 

" Si ta véritable question était "Est ce que je suis quand même beau ?" et bien je peux te dire que oui, tu l'es." 

Elle contourna le canapé et poussa les jambes de Caleb pour se faire une petite place. Elle n'avait pas l'habitude de perdre son temps avec des politesses et n'avait même pas demandé à Caleb si il était d'accord pour qu'elle reste avec lui. Mais au vu de son sourire, elle supposait qu'il n'y voyait aucun inconvénient. Quand elle s'aperçut que le jeune homme fixait intensément sa tenue, et qu'il lui faisait remarquer qu'elle sentait bon ; elle se contenta d'un sourire. Son regard se posa sur l'entaille à la hanche du jeune homme et elle demanda alors :

" Comment tu t'es fais ça ? " 


A vrai dire, ça pouvait même lui ajouter du charme. D'ailleurs, cette pensée pouvait même se lire dans son regard, mais elle ne chercha pas à la dissimuler, juste pour savoir si Caleb le remarquerait.

Caleb sourit à la remarque de Sunny, même si ça ne répondait pas à sa question ; il pouvait être aussi beau qu'il voulait sans pour autant lui plaire. Elle devait avoir tous les hommes à ses pieds de toute façon. Il se redressa et se retourna, pour se rallonger la tête sur elle, les jambes par dessus l'accoudoir et pendant dans le vide. Il lui adressa un rare sourire qu'on pouvait qualifier de craquant. 

- ça va peut être te surprendre, mais tu es exactement la personne que je voulais voir. 

Il ne la quittait pas du regard, la détaillait et détaillait toutes ses expressions. En entendant sa question, il remarqua le regard qu'elle avait. Il mit un petit moment pour décrypter ce qu'elle pensait, mais finalement ça le fit sourire. Il répondit avec un air sérieux : 

- En me coupant un bout de fromage. 

Il ne se retint pas longtemps de rire et éclata, avant de répondre vraiment à la question. Il n'avait rien à lui cacher. 

- Nan, je me suis prit un coup de couteau. Ce qui est peu par rapport à ce que j'ai fait au type ; son visage était difficilement reconnaissable au final.

Sunny était plutôt fière d'avoir réussi à contourner la question de Caleb, en plus, il n'insistait pas et c'était tout aussi bien. Elle n'était pas du genre à dire à quelqu'un qu'il lui plaisait, elle avait plutôt l'habitude que ce soit le contraire, c'est à dire que c'était elle qui demandait aux autres si elle leur plaisait. Et la réponse était toujours positive, peu importe l'homme face à elle. En voyant le sourire de Caleb, suivit de sa phrase plutôt flatteuse, elle manqua de rougir mais elle avait encore suffisamment de self-Control pour que ça ne se produise pas. Finalement, s'amusant à entortiller une mèche brune et humide autour de son index, elle demanda :
 
" C'est surprenant en effet. Comment ça se fait ? " 

Elle s'attendait plutôt à ce qu'il préfère Annelyse, il la connaissait bien mieux qu'il ne connaissait Sunny, et la jeune fille avait pour lui une amitié profonde et sincère. Sunny n'était jamais sûre de ses sentiments, et elle ne cherchait jamais à mettre des mots sur une relation, ça lui demandait beaucoup trop de réflexion et elle n'aimait pas. Finalement, Caleb la sortit de ses pensées en lui donnant une réponse à sa question. Tout d'abord, elle le fixa, surprise, puis éclata de rire à son tour. Finalement, il répondit plus sérieusement à sa question et elle le considéra d'un regard un peu soucieux, se penchant un peu sur le jeune homme pour regarder l'entaille. Elle demanda : 

" Et tu as mal ? "  

Caleb restait sur la jeune fille. Il se sentait bien, il voyait sa poitrine qui se soulevait quand elle respirait, et il trouvait ça plaisant. De toute façon, c'était un pervers fini, et il savait bien que Sunny était au courant. Il avait l'impression qu'elle n'était pas totalement innocente non plus. 

- Parce que j'avais envie d'un jeu, et que tu es aussi intéressante qu'un jeu ~ 

Il le lui avait déjà dit, et elle ne l'avait pas pris dans un sens déplacé. De toute façon, il ne le pensait pas comme ça -même s'il aurait pu-. Lui parler et essayer de la comprendre l'amusait déjà beaucoup. 

Caleb haussa les épaules, ce qui lui causa une douleur au niveau de la droite qu'il ne montra pas du tout. Il était très doué pour ça, à part le rythme de son coeur, rien ne trahissait quand il avait mal. Il se dit qu'il ne devrait plus hausser les épaules avant un petit moment, puisqu'il devait y avoir quelque chose de plus sérieux que les bleus. 

- C'est supportable. J'en suis pas à me tordre de douleur au sol, quoi ~

Sunny ne prêta pas attention aux coups d'oeil que Caleb lançait sur sa poitrine, elle était tellement habituée que ça ne la dérangeait plus. Elle n'était même pas sûre que ça l'aie dérangée un jour, en fait. D'un geste précautionneux, elle replaça la chemise de Caleb sur son torse, histoire de le couvrir en pour qu'à son tour elle n'ai pas envie de lui jeter des coups d'oeil. Elle savait pertinemment qu'elle serait beaucoup moins discrète que lui. Elle se redressa, regardant le jeune homme d'un peu plus haut avec un sourire en coin : 

" Ravie de te distraire, mon cher ~" 

Elle devait avouer qu'elle était elle aussi contente de tomber sur Caleb, elle aimait le découvrir et elle aimait voir qu'au fil du temps, il était de plus en plus lui même. 
En l'entendant dire qu'il n'avait pas très mal, elle prit un air faussement déçu, comme si il venait de lui annoncer une très mauvaise nouvelle : 

" Dommage, je ne pourrais pas m'amuser à te soigner. " 

Elle appuya son bras sur l'accoudoir en le regardant, résistant à l'envie de se mettre à lui caresser les cheveux.

Caleb ne répondit pas à sa première remarque. Il avait peur qu'elle se vexe. Elle le distrayait en effet, mais elle ne se rendait pas compte à quel point c'était un compliment pour lui. 
Il grimaça finalement, exagérant ouvertement. Enfin, du moins il faisait semblant d'exagérer. 

- Ah ouais, mais en fait, la douleur s'accentue là ... 

Il ne mentait pas vraiment. La douleur n'était pas nouvelle, mais il n'avait pas besoin qu'elle le soigne, il savait se débrouiller seul. Par contre, il avait bien envie qu'elle s'occupe de lui, c'était très tentant. Elle était belle ; Caleb aimait les belles femmes. Elle était même plus. Du coup, si la laisser soigner la plaie la faisait rester avec lui, c'était génial.

Sunny se rendit compte qu'il exagérait la douleur, elle n'était pas juste une coquille vide au physique plaisant, elle savait également réfléchir. C'était pour ça qu'elle repérait souvent ce que pensaient les autres d'elle ; tous les autres sauf Caleb. Un léger sourire étira ses lèvres, même si elle ne savait pas pourquoi soudainement il avait envie qu'elle prenne soin de lui, elle le ferait, juste pour avoir une réponse à sa question. De toute façon, elle n'était pas du genre à ne rien tenter et elle se doutait que Caleb était au courant de cette facette de sa personnalité. S'amusant avec un des boutons de la chemise du jeune homme, elle déclara : 

" Je ne peux pas faire ça là, de toute façon. Il va falloir que tu bouges. " 

Elle ne savait pas si il en aurait envie, mais elle n'avait vraiment rien pour le soigner ici. Et en vérité, elle comptait réellement nettoyer sa plaie, ce n'était pas juste des paroles en l'air. De plus, elle avait toujours de quoi soigner une plaie dans sa valise, il n'était pas rare qu'elle se coupe, peu importe avec quoi, elle avait apprit à prendre le nécessaire. Elle releva la tête de Caleb pour se lever, sans lui demander son avis encore une fois. Bizarrement, elle savait qu'il la suivrait, juste parce qu'il venait de dire qu'il avait besoin d'un jeu, et depuis peu, elle faisait partie des jeux. Elle se leva et se dirigea vers le couloir qui menait à sa chambre, tourna la clé dans la serrure et entra. Ce n'était pas une chambre miteuse, elle était propre, soignée, raffinée, dans tes tons clairs. Trônait sur le lit, une robe de soirée qu'elle se contenta de balancer dans sa valise entre-ouverte qui se trouvait par terre, au pied du lit. Elle tapota le matelas en souriant : 

" Pose toi là, s'il te plait." 

Caleb parut contrarié qu'elle le force à se relever, mais il réfléchit un instant et se dit qu'ainsi, il irait dans sa chambre, et que ce n'était pas plus mal. C'était même une idée qui lui plaisait bien. Il se leva donc et la suivit, profitant pour la regarder de la tête aux pieds, comme elle devait s'en douter. Il rentra dans la chambre sans gène, enleva ses chaussures et s'avachit sur le lit. Après, il profita qu'elle n'était pas loin de lui pour l'attirer doucement et la renverser sur le lit, contre lui. Sa plaie et son épaule lui faisaient mal, mais il avait envie de faire ça et il n'avait pas l'intention de laisser la douleur lui dicter sa conduite.

- Pas de désinfectant. Un câlin magique plutôt.

Il laissa son visage dans le cou de la jeune fille. Son parfum et l'odeur de shampooing de ses cheveux se mélangeaient , il trouvait ça plaisant et attirant. Il aurait voulu rester comme ça longtemps, mais il doutait que Sunny ne réagisse pas, alors qu'elle n'aimait pas les contacts physiques.

Sunny se laissa aller contre Caleb. Bizarrement, elle avait envie de se serrer contre lui et de le garder contre elle le plus longtemps possible ; ça ne lui plaisait pas, elle n'avait pas l'habitude. Elle se contenta d'enfouir son visage dans le cou du jeune homme et essaya de se serrer le moins possible contre lui, ne voulant pas lui faire plus de mal. D'un mouvement de pied, elle se débarrassa de ses ballerines et se hissa totalement sur le lit, passa un bras autour de Caleb et leva la tête pour le regarder un instant, un léger sourire aux lèvres : 

" Si tu me laisses te soigner, je te ferai un câlin. " 

Elle se redressa et descendit du lit pour prendre de quoi le soigner, de l'antiseptique et des compresses. Elle s'assit aux côtés de Caleb et souleva sa chemise pour laisser apparaître la plaie. Elle mit du désinfectant sur une compresse et s'appliqua à nettoyer la plaie qui s'avérait plutôt superficielle mais qui avait tout de même besoin d'être soignée. Elle semblait concentrée sur son travail et ne décrocha pas un mot pendant un long moment.

Caleb ne grimaça pas du tout. ça lui faisait mal, et elle devait s'en douter. Mais il restait totalement impassible. Dans une certaine mesure, il voulait que Sunny se rende compte à quel point il pouvait ne pas montrer ce qu'il était. Il n'était pas du tout du genre à montrer ses faiblesses, alors on ne pouvait remarquer sa douleur que si on entendait les battements de son coeur très rapides. 
Il ouvrit ses bras, retrouvant son sourire lorsqu'elle eut finit. 

- Chose promise, chose due, mon câlin maintenant. 

Il l'attira de nouveau à lui, l'entourant vraiment de ses bras. A son oreille, il dit, avec un sourire en coin : 

- Je suis un peu triste pour toi. Tu ne sauras jamais ce que ça fait, pour un homme, d'avoir une fille aussi belle que toi dans les bras ~ 

Il remit son visage dans son cou, toujours le sourire en coin sur le visage. Il l'avait mérité, son calin, il s'était laissé soigner pour l'avoir, alors que d'habitude il se gardait bien de désinfecter. Il ne le montrait pas du tout mais il était plutôt chochotte, au fond, quand il fallait soigner ses blessures. C'est pour ça qu'il n'irait sûrement pas à l'hôpital pour son épaule.

Sunny eut tout juste le temps de fixer la compresse que Caleb l'attirait déjà à lui. Elle se laissa faire, après tout, elle n'était pas du genre à ne pas honorer ses promesses, hors, elle avait bien dit qu'elle lui ferait un câlin seulement si lui se laissait soigner, et, il avait rempli sa part du marché, à son tour alors de remplir la sienne ! Elle était à moitié allongée sur lui, la tête dans son cou, elle avait les yeux clos et souriait vaguement. Elle ne savait pas vraiment pour quelle raison elle appréciait les étreintes de Caleb, mais elle se dit que c'était plutôt bien, comme ça elle n'avait pas l'impression de vivre un supplice. Quand elle n'était pas d'accord, elle repoussait toute personne qui voulait la serrer dans ses bras. 
Elle leva une main hésitante vers le visage de Caleb et posa sa main sur sa joue avant de se mettre à lui caresser distraitement. Finalement, la remarque du jeune homme la sortit de ses rêveries et un immense sourire éclaira son visage tandis qu'elle se tournait un peu de sorte à voir son visage : 

" Mais dis moi, ça te fais quoi à toi de m'avoir dans tes bras ? " 

Suite à cette question, elle eut tout de suite l'air plus taquin, comme si ça l'amusait qu'on la flatte. Elle savait qu'elle plaisait, elle savait quel effet elle faisait à la plupart des hommes, mais elle avait envie d'entendre l'avis de Caleb sur le sujet ; sa réponse serait surement différente de celle des autres et elle aimait la nouveauté. Elle le regardait intensément, ses grands yeux glacés sondant le regard du jeune homme, elle était plutôt déstabilisante à cet instant.

Caleb sourit en sentant sa main sur sa joue. La question en revanche lui plaisait moins, bien qu'il  ne le montra pas. Il ne savait pas bien quoi répondre, s'il savait mettre des mots sur ce que ça faisait, il l'aurait fait directement. 

- Je passe cette question, pose m'en une autre, ce que tu veux et je répondrais, c'est promis. Juste celle là ... J'ai pas de réponse. 

Il joua distraitement avec une des mèches de la jeune fille, réfléchissant un peu à la question, mais il ne parvint pas à trouver une réponse. Vraiment, les mots étaient trop compliqués ; c'était plutôt rare qu'il ne sache pas ce qu'il ressentait. D'ordinaire, il connaissait et pouvait mettre un nom sur chaque émotion, même s'il ne le disait pas. Il était bizarre quand il était avec Sunny, et ça lui plaisait de plus en plus, pour une fois de ne pas tout savoir et tout contrôler. En plus, il ne sentait pas les effets du manque.

Sunny afficha un petit air contrarié en voyant que Caleb ne répondait pas à sa question, finalement elle devrait se contenter des réponses qu'elle avait obtenu des autres garçons avec qui elle avait passé du temps. Mais elle se dit qu'il ne mentait pas ; avec elle il avait été sincère très vite, elle avait presque envie de se dire qu'il lui faisait suffisamment confiance pour être lui même. C'était peut être la chose la plus flatteuse dans toute cette histoire. Elle réfléchit à une question qu'elle pourrait lui poser, et aucune ne venait, même en cherchant vraiment, elle n'y arrivait pas. Finalement, elle se décida à lui poser une question complètement hors sujet : 

" Comme je ne sais pas vraiment quoi te demander, je vais juste te poser une question pas trop compliquée : ça te dis de rester avec moi ce soir ? " 

Après tout, elle ne savait pas trop si il avait quelque chose de prévu ou pas, et elle ne voulait pas non plus qu'il se force pour passer du temps avec elle. Mais elle aurait bien aimé, et en plus, elle ne dormirait pas seule comme ça. Elle dormait rarement seule, il y avait pratiquement tous les soirs un homme dans son lit, et maintenant, elle n'aimait pas devoir occuper un lit toute seule. Et puis, ils pourraient descendre manger un morceau ou se faire apporter à manger. Le room service de cet hôtel était particulièrement efficace. Elle enleva sa main de la joue de Caleb et continua à l'observer en attente d'une réponse, positive ou non.

Caleb la regarda longuement, pas spécialement surpris, il réfléchissait. D'un coup, sans réfléchir à ce qu'il disait, il balança, sans la regarder : 

- Est-ce que la trace du dernier mec est encore chaude ? 

Là, par contre, il afficha un air vraiment surpris. Il ne comprenait pas pourquoi il avait dit ça. C'était insultant, c'était insensé, et c'était pas son genre. Après un moment de réflexion, il pouffa de rire. 

- C'est pas vrai ! V'la que jsuis jaloux, maintenant ! Désolé, c'est oui. Je comprends même pas pourquoi j'ai dit ça ... C'est si bizarre !

Il se retint de rire, parce que la jeune fille ne devait pas trouver ça drôle. Lui trouvait ça aussi inhabituel qu'intéressant, et ça commençait à l'intéresser de plus en plus.

Sunny se redressa d'un coup, étonnée de la réaction de Caleb. Elle le considéra longuement, choquée. D'ordinaire elle se serait emballée et se serait énervée en un rien de temps, là, elle ne savait même pas quoi lui répondre. Elle se passa une main dans les cheveux, les sourcils froncés : elle réfléchissait sérieusement à sa façon de réagir. Finalement, elle se dit que Caleb ne devait pas avoir une piètre opinion d'elle, mais ça, bizarrement, ça ne l'étonnait même pas ; tout le monde pensait ça d'elle mais elle avait eu l'espoir que Caleb ait un avis différent. Elle rétorqua : 

" Si tu veux tout savoir, ça fait un bail qu'un mec n'est pas passé dans mon lit." 

Quand il dit ensuite qu'il était jaloux, elle haussa un sourcil, surprise. Il n'avait pas de quoi être jaloux. Elle décida de ne pas se braquer et de rester calme. Elle était assise un peu plus loin de Caleb et le fixait, toujours aussi étonnée : 

" Pourquoi tu es jaloux ? " 

Caleb baissa la tête. Il avait honte, et il n'avait pas cherché un instant à le dissimuler. Il ne savait pas pourquoi, mais il ne cherchait plus que rarement à cacher ce qu'il pensait en présence de Sunny. Il trouvait ça étrange, aussi. 

- Jsais pas ... Imaginer qu'un autre homme est avec toi, ça me rend complètement ... Incapable de réfléchir. Jsuis désolé pour ce que j'ai dit...

Il releva la tête, cherchant son regard. Il était sincère, comme toujours avec elle. Il aimait bien ça d'ailleurs, il ne se forçait pas trop pour l'être. 

- Tu veux bien me pardonner ? Je le pensais même pas ...

Après un court instant de réflexion Sunny se laissa tomber sur le lit aux côtés de Caleb et tourna la tête vers lui. Elle ne comprenait pas bien sa réaction mais elle ne lui en voulait pas, elle tenait à lui suffisamment pour ne pas s'énerver et tout envoyer valser comme elle l'aurait fait habituellement. A dire vrai, elle aussi n'aimait pas vraiment savoir que Caleb enchaînait lui aussi les conquêtes, mais elle ne laissait rien transparaître à ce propos. 

" Tu es pardonné. Et tu as le droit de le penser, c'est ce que tout le monde pense de moi de toute façon. " 

Elle croisa le regard de Caleb. Elle s'était toujours fichée de ce que pensait les autres à son égard, mais sortit de la bouche de Caleb, ça l'avait fait réagir. Elle espérait qu'il ne restait pas avec elle dans l'espoir d'obtenir quelque chose pour se sauver ensuite, elle savait que ça lui ferait du mal. Elle se rapprocha un peu du jeune homme de sorte à se retrouver près de lui, sans pour autant le toucher ; elle voulait juste le rassurer : dans le fond elle n'était pas blessée, elle s'était habituée et de toute façon, personne ne la connaissait réellement.

Caleb fronça les sourcils en l'entendant. 

- Je t'ai déjà dit que je le pensais pas. Si tu veux tout savoir, s'exprimer à l'aide d'idées reçues est plus facile à faire sans réfléchir. 

 Ensuite, il la serra contre lui. Fort. Il ignorait totalement la douleur, au contraire, c'était ce qu'il recherchait. Elle devait sentir son coeur accélérer, et donc savoir qu'il avait mal. Il murmura à son oreille. 

- Je t'ai fait mal, tu me fais mal. C'est mieux comme ça, tu vois ? 

C'était quelque chose qu'il ne faisait qu'avec ses soeurs. Le fait qu'il ait voulu l'appliquer avec elle aussi l'amusait, même s'il ne comprenait pas. Lorsque, par accident, il les rendait triste, il se faisait mal à lui même. C'était une habitude, une sorte de méthode pour se repentir.

Sunny laissa Caleb l'étreindre. Ses mains étaient posées sur son torse et elle sentait donc son rythme cardiaque s’accélérer de plus en plus. Il devait avoir mal, très mal pour que coeur se mette à tambouriner comme un fou. Elle le poussa le plus fort qu'elle pouvait jusqu'à ce l'étreinte se relâche un peu, alors, elle se mit à lui caresser la joue en plantant son regard dans le sien ; 

 " je ne trouve pas que ce soit mieux, je ne veux pas te faire de mal. " 

Elle avait faillit ajouter qu'elle tenait trop à lui pour le faire, et que d'ordinaire faire souffrir les autres était son passe-temps favori mais pas avec lui. Elle se blottit contre lui avec une douceur infinie, ce qui l'étonnait beaucoup. Elle vérifia même que la compresse qu'elle avait installé ne s'était pas détachée quand il l'avait serrée contre lui. Elle demanda doucement :

" Tu me laisseras changer ton pansement si besoin ? " 

Elle se dit aussi que Caleb abusait un peu du câlin promis, il était tellement affectueux comparé à elle ! Elle essayait de se montrer douce et tendre elle aussi mais elle craignait que ça ne lui aille pas vraiment et qu'elle ai l'air ridicule.

Caleb sourit. Il avait compris qu'elle se laissait faire cette fois, mais qu'il ne faudrait pas abuser. Il la lâcha doucement, avant de hocher la tête. 

- Si tu y tiens. 

Après quoi il ajouta, en regardant dans le vague derrière la jeune fille : 

- Tu sais, d'habitude quand une fille me plait, je ne fais pas le timide comme ça. J'ai tendance à foncer, sans être du genre affectueux ... 

Mais bizarrement, il voyait Sunny presque comme ... Une peluche. Irrésistiblement, il avait envie de la serrer et de la prendre avec lui, de ne pas la laisser partir. Evidemment, il y avait tant de chose qu'il voulait faire et qu'il ne faisait pas qu'il pouvait bien se retenir.

Bien que Caleb l'aie lâchée, Sunny ne recula pas pour autant ; elle restait contre lui, sans que les bras du jeune homme l'enserre. Tant qu'elle était contre lui, comme ça, elle se sentait à son aise. Elle était contente qu'il ne cherche pas à la contredire, c'était mieux ainsi, car elle avait un sale caractère et elle s'enflammait plutôt rapidement. Quand il lui confia qu'il ne se comportait pas comme ça en temps ordinaire, elle ne put s'empêcher d'avoir l'air étonné, bien qu'elle était aussi très flattée. Elle lui sourit tendrement en le regardant : 

" Et pourquoi avec moi c'est différent ? " 

Elle n'était pas sûre d'avoir saisi totalement ce qu'il venait de dire, mais elle avait crût comprendre qu'elle lui plaisait ; elle n'y aurait jamais vraiment pensé. Certes, elle l'avait toujours trouvé très beau, très attirant, son caractère lui plaisait, le fait qu'il soit si difficile de portée lui plaisait également. Mais elle n'avait jamais rien fait pour qu'il soit rapidement à elle. Elle le considéra un instant puis posa sa tête contre son torse, les yeux mi-clos.

Caleb réfléchit à la question, avec un air vraiment indéchiffrable. Finalement, il haussa les épaules : 

- Aucune idée. 

Il mentait, mais il était impossible que la jeune femme le remarque. Il mentait trop bien pour ça. En réalité, il savait que c'était différent parce qu'elle était différent, qu'il lui portait un intérêt dérangeant ... Mais il savait aussi qu'il ne devait pas lui dire. Il agissait de la mauvaise manière avec elle, et il devait arrêter sous peine de la voir s'éloigner. Ce qui lui plaisait, c'était qu'il soit complexe et indéchiffrable. S'il s'ouvrait et se montrait comme il était, s'était fichu, il n'aurait plus d'intérêt aux yeux de la jeune fille. Il se dit que ces réflexions devaient être les mêmes que celles des jeunes filles qu'il avait fréquenté, et sourit en se disant que le chasseur était devenu la proie. L'ironie du sort était toujours amusante.

Sunny poussa un soupir bruyant et le regardant : même si il lui était incapable de se dire que le jeune homme mentait ou disait vrai, elle savait en l'occurrence qu'il ne laissait de nouveau plus rien transparaître. Il passait son temps à s'ouvrir et à se refermer et ça en devenait très difficile pour Sunny de garder patiente en se disant que c'était juste le temps qu'il lui fasse un peu plus confiance. Un éclair de déception passa sur son joli minois sans qu'elle ne cherche à le camoufler pour une fois : elle voulait montrer à Caleb qu'elle, elle arrivait à s'ouvrir et à être elle même même si ça voulait dire qu'elle prenait le risque de ne plus lui plaire et qu'il se désintéresse totalement d'elle. Elle se redressa sur un coude et lança : 

" Pourquoi tu ne me laisse pas voir qui tu es vraiment ? " 

Elle paraissait un peu contrariée, fuyant le regard du jeune homme pour la simple et bonne raison que, pour une fois, elle laissait filer le fond de sa pensée. Pour elle, ça allait dans un sens. Mais si il voulait jouer alors ils joueraient, il s'amuserait avec elle et elle s'amuserait avec lui. C'était peut être ça qu'il cherchait. 
Elle se redressa complètement et descendit du lit en glissant ses pieds dans ses chaussures, se dirigea vers sa valise et attrapa une robe avant de la passer. Elle n'avait jamais été pudique, et le fait qu'il y ait Caleb dans la chambre ne la dérangeait pas vraiment. Quand elle fut changée, elle s'appuya contre le mur en demandant : 

" On peut aller manger ? On remontera après. " 

Caleb parut surpris un instant. Il ne lui montrait pas qui il était vraiment ? Bien sur que si. Enfin, il faisait du mieux qu'il pouvait. Et il avait peur qu'elle se désintéresse de lui, ça l'effrayait beaucoup plus que les autres choses. Il se leva et remit ses chaussures également, et il se dirigea vers elle. Sans la prévenir, il passa ses bras autour de sa taille et la serra, mettant sa tête dans son cou. Il en avait profité pour la regarder, évidemment, pendant qu'elle se changeait. Il mit sa tête dans son cou, fermant les yeux, et murmura à son oreille : 

-Parce que si tu le voyais, je ne t'intéresserais plus du tout. Je ne dis pas que je t'intéresse actuellement mais ... J'aimerais bien. 

Puis il la lâcha doucement. Il ne devait pas la coller, il le savait. Il se descendit au restaurant et s'installa à une table, en attendant qu'elle vienne, impatient de savoir ce qu'elle allait dire.

Sunny s'était laissée enlacer sans rien dire. Elle n'avait pas eu envie de le repousser. Quand il sortit de la chambre, elle ne le suivit pas de suite, elle prit le temps de mettre ses vêtements en boule dans sa valise puis elle sortit en prenant soin de bien fermer la porte à clé. Elle faisait toujours attention à ça, peu importe l'hôtel. Ensuite, elle rejoignit Caleb dans le restaurant, n'ayant aucun mal à le trouver ; elle le repérait de très loin, il ne ressemblait à aucun autre et c'était plaisait. Elle avait prit le temps de réfléchir aux propos du jeune homme et cela s'avérait plus compliqué que ce qu'elle pensait. Elle savait bien que si Caleb était lui même, il l'intéresserait d'autant plus. Finalement, elle s'assit face à lui et s'éclaircit la gorge : 

" Pour ce que tu viens de me dire.... "

Elle s'interrompit, cherchant ses mots, pesant ses paroles pour s'assurer qu'il n'y ai pas de contre sens et qu'elle soit bien claire : 

" Tu te trompes totalement. Je préfère quand tu es toi même, c'est comme si j'étais privilégiée, parce que je sais que tu ne laisses pas n'importe qui voir qui tu es. Ça m'intéresse beaucoup plus." 

Elle afficha un petit sourire, presque timide. Finalement, elle attrapa le menu et se mit à le lire, à moitié cachée derrière la carte en se demandant ce que Caleb pourrait répondre à ça et quelle bonne excuse il lui sortirait cette fois.

Caleb resta un moment qui paraissait une éternité accoudé sur la table, la tête appuyé dans sa main. Il réfléchissait ; il avait l'air absent, mais ça ajoutait aussi à son charme. Il réfléchissait à ce qu'il allait lui répondre. Il avait remarqué son petit sourire timide, qu'il avait trouvé craquant et qui lui avait arraché un sourire. Finalement, convaincu, il déclara : 

- D'accord. Je ferais tout mon possible alors ... 

Il n'avait pas essayé de se trouver des excuses. Il n'avait plus qu'à la croire. Il commanda sans réfléchir très longtemps, il savait exactement ce qu'il voulait, avec une précision étonnante. Il la regarda après en attendant qu'elle aussi passe commande. Il avait l'air absorbé dans la contemplation de la jeune fille, toujours la tête appuyée sur la main. Il avait l'air aussi passionné à ce moment qu'il avait eu l'air absent avant.

Sunny leva les yeux de la carte et sourit, contente qu'il cède. D'accord, elle adorait les défis, mais parfois elle aimait qu'on lui simplifie un peu la tâche, et avec Caleb c'était plutôt une bonne chose. Finalement, elle commanda à son tour, rendant le menu au passage. Elle sentait son regard sur elle et elle se dit que n'importe quelle fille serait mal à l'aise qu'on la regarde avec tant d'insistance. Cependant, elle n'était pas n'importe quelle fille, et même le regard déroutant de Caleb ne suffisait pas à la faire rougir. Elle était sûre d'elle et ça se voyait très bien ; elle savait exactement ce qu'elle faisait et savait à quel point ça pouvait être agaçant. Finalement, elle planta son regard dans celui de Caleb et demanda avec un léger sourire en coin : 

" Je peux savoir pourquoi tu me regardes comme ça ? " 

Au moment même où elle terminait sa question, les plats arrivèrent. Elle ne put s'empêcher de se dire intérieurement que si le service était aussi rapide, ils se retrouveraient bientôt de nouveau dans sa chambre et cette idée lui arracha un vague sourire. Elle baissa le regard sur son assiette et prit le temps de souhaiter bon appétit à Caleb avant d'entamer son repas.

Caleb lui sourit Il n'eut pas besoin de réfléchir longtemps à la question ; il s'essayait à la spontanéité, chose toute nouvelle pour lui : il savait répondre vite, mais sans réfléchir, c'était nouveau ça. 

- Parce que tu es séduisante. Et j'aime te regarder, c'est intéressant. 

Il voyait en elle les mouvements calculés, parfaits, d'une fille qui plaisait naturellement, ses gestes étaient réfléchis, rien de trop rapide, rien de brusque, tout dans l'élégance. Le fait qu'elle plaise fit changer imperceptiblement son regard, pendant quelques instants. Voilà que la jalousie revenait. Vraiment, il ne pouvait pas l'imaginer avec un autre et rester calme. Il n'aimait pas ça car c'était hypocrite, puisque lui avait fait autant voire pire. 

- Bon appétit ~

Il lui sourit avant d'attaquer lui aussi son plat. Sa façon de manger était très bizarre, comme s'il était dans un restaurant chic, mais il n'en faisait pas exprès. Il mélangeait les bonnes manières et les gestes décontractés, et le résultat faisait étrange. Il avait l'air très assuré dans tout ce qu'il faisait, et il ne décrocha pas vraiment son regard d'elle, de tout le repas.

Sunny fut flatté des compliments que Caleb venait de lui faire ; elle adorait entendre qu'elle plaisait et ses paroles ne la laissait pas insensible du tout. Il était vrai qu'elle était naturellement séduisante, emplie d'une grâce innée. Après un sourire en coin, elle répondit : 

"Je peux te dire que toi aussi tu es très séduisant. Et tout aussi intéressant."

Elle n'était pas du tout gênée de ce qu'elle disait : elle le pensait, était sincère, et avait toujours eut pour habitude d'assumer ses paroles, les bons côtés comme les mauvais. Elle doutait qu'il y ait de mauvais côtés à ce qu'elle venait de dire, mais tout dépendait de comment Caleb interprétait ses paroles. Quand elle eut fini de manger, elle le regarda longuement avant de dire : 

" Bon. On fait quoi ? " 

Caleb haussa un sourcil, amusé. Ses réactions étaient un peu plus rapides quand elles étaient spontanées -mais rien de remarquable-.

- Entre gens séduisants et intéressants, on devrait trouver ~ ... 

Il se leva, paya grassement leurs repas auprès d'un serveur et la prit par la main sans aucune gêne pour l'entraîner après lui, dans la chambre de la jeune fille. Il s'assit sur son lit, la regarda avec un grand sourire avant de demander : 

- Alors, tu as trouvé toi ~ ?

Sunny se laissa entraîner sans rien dire, souriante. Elle, elle remarquait qui faisait des efforts pour être plus spontané, elle avait l'oeil pour ça, et elle le trouvait beaucoup mieux ainsi. Il paraissait moins insaisissable, moins froid. Quand il se fut assit, elle se posa sur ses genoux en entoura un bras autour de lui, pensive. Elle ne s'était pas forcée pour le prendre dans ses bras : au fur et à mesure elle se détendait avec lui. D'ailleurs, elle même ne savait pas d'où venait ce dégoût qu'elle éprouvait pour les contacts physiques, mais elle savait juste que ça la repoussait. Elle réfléchissait également à une activité qui occuperait Caleb pendant quelques temps. Elle ne savait pas alors elle lâcha  : 

" Si tu veux, on peut descendre dans la salle commune...ou rester ici...tous les deux. "

Elle eut un petit air de chipie incorrigible en lui lançant un regard. Elle soupira un peu et demanda ensuite : 

" Sinon tu pourrais peut être réfléchir et donner tes idées, ce serait pas mal aussi. " 

Caleb lui sourit, passant ses bras autour de la taille de la jeune fille. Ses doigts s'égaraient sous son tshirt, au niveau de son dos, lorsqu'il arrêta de l'étreindre, avec un sourire amusé : 

- Moi il faut pas écouter mes idées, c'est une très mauvaise idée ~ 

Il appuya sa tête contre l'épaule de la jeune fille. Se retenir lui coûtait, mais tant que c'était pour Sunny, ça ne le dérangeait pas tant que ça. Finalement, il se laissa tomber sur le lit, les bras écartés, des mèches grises lui tombant sur les yeux. En regardant le plafond, il demanda : 

- Tu te rends compte que me demander de rester, c'est comme faire entrer un loup dans une bergerie ?