Demain est un autre jouuur ! [PV Satoko]

Elyra rigola quand il dit que ce n'était pas son genre. 

- C'est ton genre, mais je sais que tu ne ferais pas ça avec moi. Tu es beaucoup plus doux qu'il n'y parait ... Presque mignon ! 

Elle pianota sur son torse, espérant qu'il soit un peu chatouilleux ; elle lui avait fait un compliment, il fallait bien qu'elle l'embête juste après. Elle se remit calmement contre lui, arrêtant de le chatouiller, comme si elle n'avait jamais rien fait. 

- J'ai un peu faim, et toi ? 

Son repas du midi était toujours frugal, même si elle savait qu'elle n'avait qu'à aller faire un tour en cuisine pour avoir un entremet délicieux, elle ne prenait souvent pas le temps de le faire. 

Nikolaï ne put cacher sa surprise une seconde, lui rendant son baiser, une main sur sa taille. Il n'avait pas pensé qu'elle voudrait l'embrasser, après lui avoir donné l'impression que son titre méritait qu'elle le fuie comme la lèpre. Finalement, il commençait à comprendre un peu, elle n'avait pas voulu le tenir à l'écart mais protéger ce qu'elle avait, parce qu'elle l'avait construit. Il ne voulait pas arriver et tout foutre en l'air, après tout. 

- Je suis désolé ... Je ne voulais pas mettre en danger votre place, vous savez. J'aurais du être plus discret ... 

Il se mordilla la lèvre, regrettant sincèrement ; mais il ne voulait pas non plus qu'il avait honte d'avoir craqué pour elle à cause de son rang, et tout concilier s'avérait difficile. 

Lorys la suivait en regardant les gestes quand il n'eut plus de tissus, trouvant le spectacle de ses mains fines répétant des gestes aussi précis assez intéressant. Il releva la tête avec un grand sourire : 

- Bien sur ! Mais regarder est moins amusant que d'essayer ~

Il lui fit un clin d'oeil, signifiant qu'elle s'amuserait certainement plus s'il lui faisait découvrir en la faisant participer ; après tout, surtout pour quelqu'un qui n'en avait jamais fait, un gâteau s'apparentait tout de même à de la magie : le mélange d'ingrédients basiques donnant des goûts et des aspects aussi agréables qu'étonnants. 

Andrew sourit, ayant vu directement qu'elle n'avait pas envie de se moquer de lui pour ce qu'il avait dit, ce qui le rassura énormément. Il se mit à côté d'elle sur le canapé, et prit la deuxième couverture pour s'en faire un oreiller, qu'il déposa sur les genoux de Vivianne, avant de poser sa tête dessus. Il marmonna : 

- J'en serais ravi. Mais il me faudrait peut être une sieste pour tenir toute la soirée et ne pas m'endormir dans mon assiette ! 

En réalité, fermer les yeux quelques secondes lui suffisait, encore plus s'il s'endormait ainsi dans les bras de Vivianne. 

Hérin sourit, faisant non de la tête. 

- Pas vraiment ... Je ne me force pas. 

Chaque caresse et chaque étreinte lui procurait un plaisir qu'il ne connaissait pas, qui ne se trouvait que dans la tendresse, et qu'il appréciait vraiment ; lui aussi découvrait. En effet, son baiser le fit frémir, ce qu'il ne chercha pas à réprimer. Il ne savait pas être aussi sensible aux baisers, ayant de toute façon fait passer l'envie aux femmes qu'il avait fréquenté d'essayer de l'embrasser.

Paul rit quand elle le complimenta. A vrai dire, il était vrai qu'il était étonnamment tendre et câlin, mais bon, ce n'était pas si mal après tout. Il haussa les épaules : 

" Presque, mais je ne le suis pas encore. " 

Et il n'avait pas tellement envie de l'être. D'accord, il pouvait se montrer prévenant et plutôt tendre, mais il n'avait pas envie de tomber dans le romantisme, ce n'était vraiment pas son truc. Il arrêta sa main en posant la sienne par dessus celle de la jeune femme, interrompant son geste. Il fit la moue, se redressant rapidement, sans la ménager. D'ailleurs, il arbora un sourire moqueur quand il se dégagea pour se relever, la laissant toute seule sur le divan. Il déclara : 

" Je vais demander à ce qu'on nous apporte à manger. " 

A peine eut-il ouvert la porte de sa chambre qu'un domestique se retrouva devant lui, demandant en quoi il pouvait se rendre utile. Il l'envoya leur chercher leur repas, et retourna rejoindre Elyra. 

Anséline afficha un petit sourire, s'écartant un petit peu, mais sans lui infliger une bonne distance de sécurité. Après tout, maintenant elle avait un peu franchit toutes les limites qu'elles s'étaient posées. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, et haussa les épaules : 

" Ce n'est pas très grave. Ce sont juste des rumeurs de couloirs, personne ne prend le temps de vérifier si c'est vrai. " 

Elle essayait de relativiser. Après tout, Lorys avait raison, ce n'était pas très important. Il fallait juste éviter que ça remonte aux oreilles de son patron, sinon il allait passer ses nerfs sur elle et la renverrait sans ménagement. 

Lisa eut un instant l'air gêné, puis elle expliqua : 

" Je suis une catastrophe ambulante, je pense que pour votre bien, vous devriez éviter de me proposer ce genre de choses. " 

Elle haussa les épaules, prenant le sujet avec légèreté. Elle était très maladroite, beaucoup trop, plus que n'importe qui, mais elle essayait de faire avec, de ne pas trop être un danger public. Finalement, elle demanda : 

" J'ai fini, je peux peut être venir avec vous, non ? " 

Elle avait envie de rester avec lui, ne se sentant pas vraiment de rester toute seule, sachant que pour une fois elle se retrouvait avec quelqu'un d'agréable, ce qui était tout de même assez rare par ici. Normalement, personne ne lui souriait, et elle restait souvent toute seule dans son coin, avant de retrouver ses frères et soeurs de temps en temps, le week end. 

Vivianne sourit, se pelotonnant dans sa couverture. Elle laissa Andrew s'installer, surprise qu'il soit fatigué. Certes, ils s'étaient couché tard la veille, mais elle se sentait en pleine forme, n'ayant pas trouvé la journée fatigante. Elle glissa sa main en dehors de la couverture, caressant les cheveux du jeune homme, le regardant avec attention : 

" D'accord. " 

Elle pouvait bien laisser quelques minutes s'écouler. Elle posa son regard sur le feu de cheminée, laissant un silence s'installer, se concentrant sur la sensation de bien être qui l'envahissait. Vraiment, elle ne savait pas où elle allait avec Andrew, il était adorable, drôle, il lui ressemblait... mais elle avait peur de n'être qu'une passe dans sa vie ; qu'il se rende compte qu'elle n'était pas toujours facile à vivre, qu'elle avait mauvais caractère, qu'elle n'était pas encore tout à fait une femme, et qu'elle avait encore besoin d'être rassurée. 

Aliénor releva la tête, l'écoutant, ses bras toujours passés autour de lui, ses doigts continuant de se balader sur sa peau. Elle demanda, curieuse : 

" Tu es déjà tombé amoureux ? " 

Après tout, elle n'était pas la première femme qu'il rencontrait, et elle ne serait pas jalouse de savoir si il en avait déjà aimé une. A vrai dire, étant plus jeune elle ne se serait jamais dit qu'une possible relation puisse naître entre elle et ce garde, et pourtant, ils en étaient là aujourd'hui. Elle ne regrettait pas de s'être laissée un peu aller dans cette relation, alors qu'elle aurait dût le freiner ou le repousser si vraiment elle avait dut appliquer les règles. Seulement, elle n'en avait eu aucune envie, elle voulait le connaître, réellement, et profiter de chaque seconde qu'ils passeraient ensemble.

Elyra le tira de nouveau sur le canapé, pour qu'il reste collé à elle, elle trouvait ce divan beaucoup trop grand sans lui ; elle avait l'impression de ne pas y être à sa place, impression qui s'évanouissait totalement dés qu'elle sentait son contact sur sa peau. 

- Qu'est ce que tu nous a fait préparer ? Ce sera bon ? Je t'inviterais chez moi, un autre soir ! 

Certes le nombre de plats qu'elle savait faire se comptait sur les doigts d'une main, mais elle avait tout de même envie de tenter de l'épater, même si la probabilité qu'elle se rate était conséquente. 

- Qu'est ce que tu aimes ? Tu es plutôt sucré, ou salé ? 

Elle était curieuse comme un chat, et posait beaucoup de questions à la fois, à la vitesse où celles-ci fusaient dans sa tête. 

Nicolaï ne lâcha pas une de ses mains, laissant son autre main sur sa taille. Il afficha une moue dubitative, s'en voulant réellement ; il avait peut être été trop égoïste. Mais il n'arrivait pas à comprendre en quoi c'était un crime capital, pour une dame de compagnie, de plaire et d'âtre séduite par un prince. Il se demandait s'il ne devait pas prévenir le père d'Aliénor de sa relation, si ça pouvait lui éviter des ennuis. Il voulait au moins attendre un peu avant de lui proposer de partir avec lui, de laisser cette place qui l'emprisonnait. 

- Vous pensez que je devrais demander l'autorisation à votre seigneur...? 

Lorys lui fit signe de le suivre ; il savait retrouver sa cuisine de n'importe quel endroit du château, presque uniquement à l'odeur et au bruit. Il se mit à son niveau, promettant, complice : 

- Ne vous inquiétez pas, si vous faites des bêtises, je pourrais les réparer ~ 

Il ne voyait pas pourquoi sa maladresse la priverait des activités amusantes, elle pouvait toujours essayer ; certaines personnes avaient beau être maladroites, elles trouvaient des domaines dans lesquels elles excellaient et ne commettaient jamais d'erreurs. Ils arrivèrent à la cuisine, et il lui ouvrit la porte, mettant son tablier et en sortant un pour elle. L'ambiance était animée en cette fin de journée, mais Lorys disposait d'un plan de travail un peu à l'écart, plus tranquille, étant donné qu'il aimait être moins entouré quand il réalisait des gâteaux compliqués. 

Andrew ferma les yeux, totalement à l'aise ; de plus, il adorait sentir les doigts fins de la jeune femme passer dans ses cheveux, et cette tendresse l'aida à s'endormir en quelques instants. Il fut surpris, en se réveillant une dizaine de minutes après, de la qualité de son sommeil lors de cette petite sieste, et de combien il trouvait agréable de rester ainsi à se faire cajoler dans les bras d'une femme. Il la regarda d'en bas, avec un sourire : 

- je suis vraiment bien, dans vos bras ! 

Hérin lui sourit, trouvant la question pertinente, et il répondit avec sincérité : 

- Jamais. Je n'ai pas vraiment connu les sentiments, avant, mais ça me plait beaucoup. Et toi ? 

Après tout, ce n'était pas parce qu'elle était jeune qu'elle ne pouvait pas être déjà tombée amoureuse, il n'y avait pas d'âge pour ces choses là, et il était possible que cet amour ait été à sens unique, même s'il n'arrivait pas à se figurer comment ça pouvait être possible.

Paul se laissa tomber sur le divan, déclarant sur un ton moqueur :

"Tu ne peux déjà plus te passer de moi à ce que je vois ! "

Il explosa de rire, avant de se laisser aller contre le dossier, attirant Elyra à lui presque machinalement. Il était certain que si ça avait été une autre femme, il l'aurait repoussée. Il prit un moment pour répondre à ses nombreuses questions :

"Je sais qu'ils font de la viande, mais je ne sais pas laquelle, et ils doivent nous mettre des légumes frais pour accompagner ça. Je pense que oui, ce sera bon."

Il afficha un léger sourire en coin, continuant à répondre :

"Je préfère le salé, et je serai très content de venir chez toi."

Il était sincère, il avait très envie de voir ou elle vivait, même si ça voulait dire qu'il devrait rencontrer sa famille.

Anséline serra doucement sa main, pour le réconforter et pour qu'il arrête de faire une tête pareille. Au moins, il comprenait peut etre un peu l'embarras auquel elle avait dut faire face, mais elle ne voulait pas que ce petit problème lui empêche d'être avec Nikolaï. Elle pencha la tête :

"Je ne sais pas... je ne lui appartiens pas après tout..."

Même si elle ne le ressentait pas comme ça. Mais il lui avait offert un travail et un toit, elle mangeait à sa faim, et ce sans rien avoir à payer, gardant tout le bénéfice de son argent.

Lisa rit un peu en lui emboîtant le pas, lui faisant confiance : après tout, c'était son métier, il savait ce qu'il faisait. Elle attacha le tablier qu'il lui tendit, même si sa robe était déjà tachée donc elle aurait très bien put s'en passer :

"Je veux bien essayer, mais je ne promets rien. Je ne suis pas vraiment maîtresse de mes gestes."

Elle s'installa sur une chaise, s'accoudant sur le plan de travail, le regardant avec ses grands yeux verts pétillants de malice.

Vivianne laissa ses pensées vagabonder, réfléchissant à sa situation, posant aussi son regard sur le jeune homme, s'empêchant de suivre les lignes de ses traits du bout des doigts. Quand il se réveilla, elle lui sourit, déclarant avec amusement :

"Ça va, vous ne ronflez pas."

Elle continua de jouer avec ses cheveux, toujours blottie dans sa couverture bien chaude.

Aliénor ne réfléchit pas longtemps avant de répondre :

"Moi non plus. Je n'avais jamais trouvé aucun homme un tant soit peu intéressant."

Puis ça avait changé, elle avait arrêter de percevoir Hérin comme un simple garde, voulant bien plus que ça. Mais elle ne s'était jamais permis de faire un pas vers lui, de peur que ce ne soit pas réciproque ou bien qu'il ne veuille pas aller avec elle de peur de perdre son poste.

Elyra lui tira la langue, se blottissent tout de même contre lui. 

- ça n'a rien à voir, je t'ai dit que j'avais un peu froid ! 

Evidemment, c'était un mensonge, elle voulait juste être dans ses bras parce qu'elle s'y sentait bien, et elle commençait à se douter qu'il n'était pas comme ça avec tout le monde, ce qui lui plaisait encore plus. Elle écouta avec une attention qu'on ne lui aurait pas soupçonné chacune de ses réponses, enregistrant chaque information. Le salé, ce n'était pas un avantage pour elle, elle ne pourrait pas demander de l'aide à son frère ; en plus, elle ne savait pas si elle pourrait avoir de la viande, il fallait qu'elle voie aussi avec Lorys, qui gérait le budget. Normalement, ils n'étaient pas trop juste, mais elle n'était sure de rien. 

- Tu as oublié de me dire ce que c'est, ton plat préféré ~ 

Elle voulait vraiment bien faire, surtout que sa maison n'avait vraiment rien d'exceptionnel, comparé à Chambord. 

Nikolaï hochant la tête, tout à fait d'accord avec elle. Il déclara cependant : 

- Je vais juste l'informer, alors. Comme ça, vous n'aurez plus à vous inquiéter d'être vue ... Je vous promets de ne pas vous déranger quand vous travaillez ~

Il n'avait pas envie qu'elle soit obligée de toujours regarder autour d'elle dés qu'ils étaient ensemble, de devoir faire attention à tous ceux qui passaient. Il n'avait pas envie d'être une gêne pour elle, au contraire, il voulait la voir s'épanouir. 

Lorys baissa les yeux et vit qu'elle le scrutait, il pouffa de rire, ne pouvant s'empêcher. Pour le coup, c'était la surprise qui l'avait fait rire. Il sortit de son placard un grand saladier, qui plaça sur le plan de travail ; il n'était pas assis, il avait l'habitude de toujours travailler debout. Il fila chercher ce dont ils avaient besoin : ses grandes jambes le menaient où il voulait en un rien de temps, sans même qu'il ait à se presser, habitué à aller vite tous les jours. Il sortit la crème, expliquant : 

- Pour faire un gâteau, on commence toujours par le liquide, sinon c'est trop dur à mélanger ~

Il lui indiqua le pot d'un regard, lui signifiant qu'elle pouvait le verser ; il n'y avait aucun risque qu'elle se plante, il fallait tout mettre. De toute façon, il avait bien moins peur qu'elle des erreurs, il savait bien qu'en cuisine une erreur pouvait donner un aspect très intéressant à un plat. 

Andrew se blottit un peu contre elle, avec un sourire aussi joueur qu'adorable. 

- C'est vrai ? C'est plutôt une bonne nouvelle ! 

Dés le réveil, il était de nouveau d'humeur à la chercher. Il se redressa, se leva et en profita pour s'étirer, avant de l'attraper par la taille et de la charger sur son épaule, ne sachant pas vraiment où il allait la relâcher.  Il chercha son lit du regard, et il la laissa tomber en feignant l'indélicatesse sur le matelas moelleux. Il s'avachit à côté, à une certaine distance tout de même ; il avait fait ça parce qu'il avait eu envie de l'embêter, pas parce qu'il voulait plus. Il avait compris la leçon, et il avait la ferme intention d'attendre qu'elle soit prête pour aller plus loin. 

Hérin sourit un peu, la regardant dans les yeux : 

- Pourtant, les hommes de la cour sont bien plus instruits que moi ... 

Lui ne se trouvait pas plus intéressant qu'un autre, surtout qu'il n'avait pas eu une bonne éducation ; il complexait énormément à ce sujet, c'était d'ailleurs sa principale faille. Il avait peur qu'elle s'ennuie avec lui, qu'elle se sente seule intellectuellement. Il se dit qu'il lui en parlerait plus tard, lorsqu'elle ne l'empêcherait pas autant de réfléchir avec sa peau satinée. Elle ne semblait pas se rendre compte qu'elle brouillait ses pensées, qu'il n'arrivait pas à se concentrer sur autre chose qu'elle lorsqu'elle était dans ses bras. Il descendit ses mains sur la taille de la jeune femme, promenant ses lèvres sur sa peau douce.

Paul leva les yeux au ciel, s'apprêtant à répondre quand il entendit frapper à la porte. Il se redressa, et alla ouvrir la porte, laissant la domestique apporter les plateaux qu'elle déposa sur la petite table basse face au divan. Elle jeta un regard surpris à Elyra, mais Paul la congédia rapidement, ne lui laissant pas le temps de se poser plus de questions. Quand elle fut repartie, il ferma la porte à clé derrière elle, voulant juste qu'on arrête de le déranger. Il se réinstalla calmement, soulevant la cloche qui maintenait leurs plats au chaud. Il déclara avec un sourire : 

" Je ne vais pas te dire ce que j'aime manger, sinon c'est de la triche ! Il faut bien que tu rencontres quelques complications ~" 

Il n'avait pas envie de lui dire tout de lui, trouvant plus amusant qu'elle découvre ce qu'il aimait manger, ce qu'il aimait faire... De toute façon, il trouvait qu'il lui en avait déjà dit suffisamment, et il n'avait pas envie de se la jouer confessions, à moins que celles ci ne soient faites sur l'oreiller. 

Anséline sourit en venant se loger dans ses bras, après une courte hésitation. De toute façon, son maître ne pouvait pas l'obliger à rester célibataire toute sa vie, sous prétexte qu'elle était à son service, ou plus exactement à celui de sa fille. Elle déclara avec un petit sourire malicieux : 

" Il y a des journées où je ne fais pas grand chose... aujourd'hui par exemple, Aliénor ne voulait pas de moi. "

Elle se doutait qu'il y avait quelque chose d'étrange, Aliénor ne voulait jamais être seule, mais au moins, ça lui permettait de faire autre chose de ses journées, et de rencontrer Lorys, par exemple. 

Lisa laissa son regard traîner sur Lorys, de la même façon qu'il l'avait faite un peu plus tôt. Elle aimait le voir agir dans son environnement, se rendant compte que cette cuisine était vraiment un lieu pour lui. Quand il lui indiqua le pot qu'elle devait verser dans le saladier, elle eut une moue sceptique, avant de se décider à tout verser, sans en mettre partout, ce qui était déjà bien. Elle sourit en déclarant : 

" Oui, et pour les personnes comme moi, le liquide est bien moins compliqué à nettoyer. " 

Elle appuya son visage dans la paume de sa main, le regardant, avec amusement. Elle avait au moins autant de joie de vivre que lui, arborant un grand sourire lumineux la plupart du temps.

Vivianne ronchonna quand Andrew la chargea sur son épaule. Evidemment, il ne pouvait s'empêcher de l'embêter, alors qu'elle profitait de la chaleur de sa couverture. Elle râla en se retrouvant sur le lit, et le poussa jusqu'à le mettre tout au bord du lit, à deux doigts de s'étaler au sol : 

" Descendez de là, vous êtes encore humides, mes draps sont propres ! " 

Et elle n'avait franchement pas envie de faire venir le service de chambre pour qu'il changent ses draps., sinon ils allaient s'éterniser, et elle ne pourrait plus vraiment profiter d'Andrew. Elle déclara avec un air faussement angélique : 

" Sinon, je vais être obligée de dormir chez vous. " 

Elle ne s'était même pas imaginé qu'il y ait un quelconque double sens dans son geste, le trouvant juste moqueur et joueur comme à l'accoutumée. 

Aliénor le gratifia d'un sourire aimant, expliquant : 

" Peut être, mais je les trouve inintéressants, et imbus d'eux même... " 

La liste de leur défauts était longue, puisqu'elle trouvait vraiment Hérin parfait, même si il n'avait pas été élevé dans le même milieu qu'elle. Elle savait qu'il se sentirait peut être un peu inférieur, mais il ne fallait pas qu'il se fasse du souci, si elle avait porté son attention sur lui, c'était qu'il en valait réellement la peine. Elle avait cessé de s'attarder sur les hommes avec lesquels rien de bon ne pourrait lui arriver. Elle se mordilla la lèvre en sentant les baisers chauds d'Hérin sur sa peau fraîche, lui déclenchant des frissons incontrôlables.

Elyra vit directement comment la domestique l'avait regardée ; elle n'avait rien à faire ici, elle le savait pertinemment. Les rumeurs devaient aller bon train, à l'heure qu'il était, et elle savait que d'ici quelques jours, tout le monde se montrerait ou odieux, ou bien mielleux avec elle. Mais elle n'était pas là pour quoi que ce soit d'autre que Paul. Il aurait été palefrenier, bûcheron ou chevalier, ça n'aurait rien changé pour elle ; malgré tout, elle afficha une petite moue, avant de l'embrasser, se rappelant instantanément qu'il valait bien plus que ces désagréments. Elle s'installa sur la chaise en face de lui, ayant peur un instant de mal se conduire, ce qui ne dura pas ; elle se conduisait naturellement mal et il en avait l'habitude. Elle s'accouda à la table, le regardant avec un petit sourire : 

- Tu n'es pas gentil. Tu pourrais me faciliter la vie ! 

Elle regarda le plat, et son estomac parla pour elle, se mettant à gargouiller comme un puit sans fond. 

Nicolaï lui sourit, la serrant doucement contre lui. Elle semblait légèrement plus à l'aise, peut être qu'elle commençait à accepter d'être avec lui.  

- Ah oui ? Elle vous fait des cachoteries ? 

Après tout, Elle n'avait pas l'air si indépendante à la soirée d'hier, avant qu'elle ne s'éclipse mystérieusement. 

- Vous pourrez passer un peu de temps avec moi ... Au lieu d'aller avec cet ami ? 

Il était encore un tout petit peu jaloux, même s'il lui faisait confiance. 

Lors réfléchit, sortant le sucre et la farine. 

- Vous trouvez ? Moi, je préfère nettoyer le sucre par exemple ! 

Très peu d'hommes savaient ce que c'était de nettoyer un vêtement, mais Lorys n'avait pas tellement le choix ; sa soeur était une vraie bras-cassés quand il s'agissait de choses de femmes, et Loyd était tellement misogyne qu'il n'aurait accepté de laver une seule chemise. Il donna à Lisa un fouet, et lui sourit : 

- Je verse le sucre, et vous mélangez ! 

Pour les gâteux simples, il ne mesurait rien.

Andrew ronchonna en s'asseyant par terre, comme un miséreux : 

- Pauvre de moi, me faire jeter de la sorte ! Je suis presque sec, en plus ... Et vous aussi vous êtes humide ! 

Il lui fit signe de venir avec lui avec un sourire malicieux, puisqu'ils ne pouvaient pas s'allonger de peur de salir les draps. Il commençait à avoir un peu faim, et soif, mais il n'avait pas envie que quiconque vienne les déranger. 

Hérin avait levé les yeux sur Aliénor, et son sourire le troubla, le laissant un moment sans mots, lui arrachant un sourire rassuré, serein. Il ne pouvait douter quand elle le regardait de cette façon, toutes ses interrogations s'évanouissaient, remplacées par cette envie de l'embrasser, de l'avoir dans ses bras, dans sa vie. Il termina de la débarrasser de tout vêtement, lui laissant le soin de faire de même pour lui ; il la laissait prendre des initiatives, découvrir, quand lui découvrait ce qui la faisait frissonner, les zones où elle était plus sensible, s'emparant avec douceur de son corps.

Paul lui, n'avait pas fait plus attention que ça à la domestique. Après tout, elle lui lançait toujours des regards pleins de reproches et de remontrances dès qu'il y avait une jeune femme dans sa chambre. Il avait finit par penser qu'elle était simplement jalouse de ne pas être à leur place. Il tendit les couverts à Elyra, en faisant non de la tête :

"Tu en sais bien plus sur moi que mes soeurs. Je ne peux pas te rendre la tâche plus facile."

Et il continuait de penser que si il restait un mystère pour elle, alors elle continuerait de lui porter de l'attention. Il sourit en entendant son estomac gargouiller :

"Je pense que le plat a l'air de te plaire ! C'est une bonne chose."

Anséline haussa les épaules, arborant un fin sourire amusé. Evidémment, son amie lui cachait quelque chose et il faudrait qu'elle découvre quoi.

"Oui, je pense. Elle ne me cache jamais rien en temps normal."

Elles s'étaient toujours tout dit, et n'avaient aucun secrets l'une pour l'autre. Si Aliénor commençait à lui cacher des choses, c'était qu'il s'agissait d'un sujet sensible. Elle ne put s'empêcher de rire un peu en voyant resurgir la jalousie de Nikolaï. Elle trouvait ça mignon, du moment que ca ne devenait pas maladif :

"Oui, je reste avec vous. Je suis presque certaine qu'il s'est trouvé une occupation."

Lisa rit en entendant Lorys. Il avait l'air d'être un homme qui touchait à tout. Elle demanda :

"Vous faites le ménage, aussi ?"

Ce n'était pas des tâches très masculines, mais peut être n'avait-il pas le choix. Ça pouvait arriver. Elle regarda le fouet un petit instant avant de se mettre à mélanger précautionneusement, pour ne pas en mettre partout. Elle trouvait ça amusant, mais elle préférait faire attention à ce qu'elle faisait.

Vivianne le regarda avec un large sourire moqueur, rétorquant :

"Oui, sauf que c'est ma chambre, pas la vôtre ! "

Ça ne l'empêcha pas de le rejoindre, s'asseyant entre ses jambes, sur le tapis moelleux et immense qui recouvrait le sol froid. Elle appuya sa tête contre son torse, demandant :

"Vous voulez que je demande à faire venir notre repas ? "

Après tout, les heures tournaient, et il se faisait déjà tard, alors elle imaginait qu'il devait avoir faim.

Aliénor fut bien contente de constater qu'elle avait réussit à le rassurer, à lever ses doutes, même si ce n'était que pour une court instant. Plutôt adroitement, elle réussit à le débarrasser de ses vêtements, ses joues se tintant de rose puisqu'elle avait l'impression d'être une novice. Cependant, elle n'était ni timide, ni coincée, ce qui simplifiait quand même la tâche.

Elyra prit les couverts en lui tirant la langue, même si au fond elle comprenait, mais elle ne partageait pas ses doutes ;  quand elle le connaîtrait parfaitement, elle aurait toujours de quoi faire avec lui, elle lui porterait toujours de l'attention.  

- Je finirais quand même par le savoir ... En attendant, tu mangeras des trucs que tu aimes pas ! 

Elle se demanda en regardant le plat comment on mangeait une chose pareille, se posant des questions toutes plus idiotes les unes que les autres, finissant par demander avec une moue boudeuse : 

- Dis, tu peux me servir ...? 

Elle n'osait pas toucher à quelque chose qui paraissait si bon, compliqué à faire et cher ; elle n'aimait pas non plus avouer qu'elle n'était pas très à son aise. 

Nikolaï assura avec un sourire : 

- Elle ne tardera pas à vous en faire part ! 

Elles semblaient très proches, et si ce n'était pas dans sa nature d'avoir des secrets, il était sur qu'elle se confierait bientôt. Il sourit, hochant la tête, avant de demander : 

- Comment il s'appelle, d'ailleurs ? 

Après tout, si c'était un ami d'Anséline, il fallait bien qu'il arrête d'être hostile à un moment ou un autre ; il lui faisait confiance et se radoucissait rapidement. 

Lorys hocha la tête, souriant en versant le sucre : 

- Oui ... Mon frère refuse de le faire, il dit que c'est une tâche réservée aux femmes. Ma soeur ne le fait pas non plus, à peu près pour la même raison ... 

Elira avait un fort esprit de contradiction, et en plus, elle n'était en rien douée pour le ménage. Quand elle tentait de l'aider, il devait repasser derrière elle, ce qui n'avait pas grand intérêt même s'il appréciait qu'elle fasse preuve de bonne volonté. 
Il se mit derrière Lisa, prenant sa main avec douceur et sans gêne, lui montrant le geste pour que ce soit moins difficile. 

Andrew sourit, passant ses bras autour d'elle. 

- Oui mais vous êtes dans mes bras, donc... 

Il abandonna son argumentation, ayant totalement oublié ce qu'il voulait dire, ce qui le fit rire. 

- Je crois que j'ai trop faim pour réfléchir ! 

Il fit semblant de la mordre dans le cou, illustrant ses dires.

Paul haussa les épaules, rétorquant :

"Je ne suis pas très difficile."

De toute façon, il aurait fait un effort pour manger même un plat qui ne lui plairait pas, juste pour ne pas la vexer. Mais en règle générale, il mangeait de tout et ne faisait pas son difficile. Il arbora un léger sourire moqueur quand elle lui demanda de le servir. Il faudrait qu'elle apprenne à se sentir à l'aise si ils se mettaient réellement ensemble, puisqu'elle serait un peu forcée de côtoyer son monde. Il se leva et la servit, tout naturellement, mais il la tâcla gentiment :

"Arrête de faire ta princesse ~"

Anséline hocha la tête, en souriant un peu :

"Je pense aussi."

Après tout, Aliénor n'était pas vraiment secrète, et elle aimait lui raconter ses petites aventures, même si parfois elles n'avaient rien de palpitant. Elle se redressa un peu quand il la questionna sur Lorys, cherchant à voir si il le faisait à contrecoeur ou pas. Il semblait sincère et avait l'air de lui faire confiance alors elle déclara :

"Lorys. Il est pâtissier."

Lisa parut étonnée d'apprendre que c'était lui qui se chargeait de maintenir le foyer propre. Elle demanda, curieuse :

"Et que font-ils pour vous aider ? Vous devez être fatigué de vos journées..."

Quand il la contourna pour se placer derrière elle, elle ne dit rien, mais quand il prit sa main, elle sursauta, n'étant pas tellement habituée aux personnes trop tactiles. Elle même ne l'était pas du tout. Elle lui jeta un coup d'oeil par dessus son épaule et s'appliqua à suivre le geste qu'il lui montrait.

Vivianne rit en voyant qu'il n'avait plus rien à ajouter, pensant qu'elle avait pour une fois eut le dernier mot, même si ce n'était pas tout à fait vrai. Elle se serra contre lui et déclara calmement :

"Si vous ne me lâchez pas alors je ne pourrais pas aller demander de nous apporter de quoi manger. "

Et elle n'avait pas envie qu'il la lâche même si elle aussi commencait à avoir faim.

Elyra fit une moue boudeuse en regardant son assiette, ne sachant pas s'il était sérieux ou pas. Elle rétorqua : 

- Je n'entame pas un plat comme ça, comme toi tu ne tailles pas les haies ... De toute façon, un vrai gentilhomme m'aurait servi sans que je demande ! 

Sur ce point elle avait raison, une dame de la cour aurait aussi attendu qu'on la serve. Elle le tira par le col pour l'embrasser fougueusement avant d'attaquer son assiette avec appétit. 

Je me suis aperçue là que je savais pas quoi répondre à tous les autres, donc on devrait peut être commencer le nouveau en fait =3 ! Tu me diras si tu veux que je le fasse, mais quand c'est toi qui les commence, ils m'inspirent plus et ils durent plus longtemps ❤︎